Sur fond de tensions entre Ankara et Paris engendrées par le soutien exprimé par Emmanuel Macron aux Kurdes, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les attentats ne s'arrêteraient pas en France si elle continuait à apporter son aide à des «terroristes».
Le député du Parti de la justice et du développement (AKP) Mustafa Yeneroglu, ainsi que Berk Esen, politologue, professeur à l'Université Bilkent, ont raconté à Sputnik ce qu'ils pensaient de l'avenir des relations entre la Turquie et la France.
«Alors que la France devrait s'excuser auprès de la Turquie […], elle a pris une position complètement différente et dans le cadre de la coopération avec les États-Unis en Syrie, tente de renforcer ses positions et son influence sur cette question qui ne la regarde pas. C'est totalement inacceptable», a déclaré à Sputnik Mustafa Yeneroglu.
Dans le même temps, Berk Esen est d'avis que cette vive critique du Président de la Turquie à l'égard de la France soit de la pure rhétorique politique. Le professeur ne pense pas que les relations entre les deux pays s'amélioreront ou se détérioreront de façon significative.
«Avec un haut degré de probabilité, la tension entre les pays restera au niveau des attaques mutuelles des dirigeants», a-t-il indiqué à Sputnik.
«Probablement, la France a compris que les États-Unis n'allaient pas dans un futur proche mener une politique d'influence dans la région et a voulu occuper la place laissée vacante par Washington. Comme vous le savez, la Syrie était autrefois une colonie française [de 1920 à 1946, ndlr]. Par conséquent, Paris a toujours des plans pour cette région», selon Berk Esen.
Néanmoins, M.Esen estime que la France ne parviendra pas, au moins à court terme, à jouer un rôle de premier plan dans la région, même si les États-Unis retirent leurs troupes de Syrie.