Orban réélu en Hongrie: vers une confrontation avec l’UE?

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Le Premier ministre hongrois a largement remporté les élections législatives le 8 avril, son troisième mandat consécutif, sur une campagne tournée vers l’immigration. Rachel Marsden recevait François Lafond, président de Blue Networks and Opportunities, spécialiste de la politique européenne et internationale.

Énième désillusion pour les pro-Européens, le Premier ministre hongrois a gagné à nouveau, ce 8 avril, la confiance de la population hongroise, son parti, le Fidesz, remportant 50% des suffrages exprimés. Le Jobbik, parti d'extrême-droite, arrive en seconde position avec 20% et le parti socialiste, au troisième rang avec seulement 12%. Et maintenant?

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Immigration et Georges Soros, tels étaient les deux thématiques portées par Viktor Orban durant sa campagne électorale. Certains médias occidentaux prédisaient une forte participation des jeunes hongrois urbains, très mobilisés face à Viktor Orban. Il y a eu certes une participation record de 70%, mais en faveur du Fidesz, formation appartenant au PPE (bloc conservateur au Parlement européen). François Lafond, président de Blue Networks and Opportunities, spécialiste de la politique européenne et internationale, se dit ainsi surpris par «l'ampleur» de la victoire du leader hongrois: «même en Hongrie, il n'était pas évident qu'Orban puisse obtenir une telle majorité des deux tiers à l'issue de cette nouvelle élection.»

Comment expliquer alors ce plébiscite? Selon François Lafond, trois facteurs ont été déterminants: «une campagne plutôt active sur un seul thème, le rejet du migrant et en tout cas, la volonté de préserver le pays de tout ce qui pourrait venir de l'extérieur»; le choix de la continuité «la stabilité que le Premier ministre Orban pouvait offrir aux électeurs par rapport à l'inconnu ou par rapport à une situation de chaos», mais également la division de l'opposition: «il a quand même réussi en une dizaine d'années à réduire, à anéantir son opposition, à faire en sorte que les institutions fonctionnent à plein pour sa réélection».

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Sur la bataille des idées, François Lafond estime que la Hongrie est en «dérive plutôt inquiétante», notamment sur le combat contre le milliardaire Georges Soros: «ça fait déjà quelques années que le Premier ministre Orban a ciblé Georges Soros comme l'adversaire privilégié, c'est une tactique relativement bien connue d'essayer de trouver un ennemi pour pouvoir mobiliser les éléments en sa faveur».

Sur l'Europe, François Lafond pointe le paradoxe de Viktor Orban. il dénonce et résiste «à toutes les pressions de l'Union européenne», notamment sur les quotas migratoires, alors qu'en même temps «son pays est l'un des principaux bénéficiaires des fonds structurels, c'est-à-dire de la solidarité des autres pays qui ont permis un développement économiques bien au-delà de qu'il aurait pu faire par lui-même. Il y a bien 3 ou 4% de son PNB chaque année qui proviennent directement des fonds structurels c'est-à-dire des taxes des Français, des Allemands et autres».

Des subventions qu'il convient néanmoins de relativiser, puisque «pour un euro versé par l'UE au pays du groupe de Visegrad, ce sont deux à quatre euros qui quittent l'Europe centrale sous forme de profits et autres revenus à la propriété», déclarait récemment Ferenc Almássy, rédacteur en chef du Visegrad Post, média spécialisé dans cette région. 

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