L'affaire Skripal rappelle les circonstances de la mort de Kadhafi

© Sputnik . Andrei Stenin / Accéder à la base multimédiaСитуация в Ливии
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Ni les autorités britanniques ni l'OIAC n'ont réussi à démentir la déclaration du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que les Skripal n'avaient pas du tout été empoisonnés par la substance А-234, mais pas le BZ en dotation dans l'armée britannique.

Et qu'ils n'ont pas été empoisonnés mais simplement endormis, écrit le site d'information Vzgliad. On estime que ce même gaz a été utilisé par l'aviation occidentale pour neutraliser la sécurité de Mouammar Kadhafi avant la mort du dirigeant libyen.

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La Douma (chambre basse du parlement russe) appelle les députés des Etats membres du Conseil de l'Europe à ouvrir une enquête sur les actions illégitimes de Londres vis-à-vis de la Russie. Cet appel a été soutenu lundi par le conseil de la chambre basse. Selon le chef de la commission des affaires internationales Leonid Sloutski, après la conclusion du centre d'analyse radiologique et chimico-biologique de Spiez (Suisse) il est complètement infondé d'accuser Moscou de l'empoisonnement des Skripal.

Plus tôt le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rendu publiques les conclusions sensationnelles du laboratoire suisse indiquant que les victimes auraient pu être empoisonnées par la substance BZ utilisée par l'armée britannique et américaine.

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Le laboratoire suisse n'a ni confirmé ni réfuté le communiqué de Sergueï Lavrov en renvoyant toutes les questions au siège de l'OIAC. Alors que cette dernière, tout comme les autorités britanniques, gardaient leur silence lundi à ce sujet.

Les symptômes de l'empoisonnement des Skripal pourraient indiquer l'utilisation d'un gaz neuro-paralytique «léger» de type BZ, a confirmé le sénateur et vétéran du Service des renseignements extérieurs (SVR) Igor Morozov.

«Les symptômes de l'empoisonnement de Sergueï et Ioulia Skripal et leur rétablissement par la suite témoignent de l'éventuelle utilisation d'un gaz neuro-paralytique «léger» de type BZ qui se trouve dans l'arsenal des pays de l'Otan», a déclaré le sénateur en commentant la déclaration de Sergueï Lavrov.

«C'est un gaz neuro-paralytique léger de 3e génération qui infecte l'homme pendant une durée comprise entre 6 heures et trois jours», a précisé Igor Morozov. Et d'ajouter que le brouillard qui était présent à Salisbury ce jour-là aurait pu renforcer l'action du gaz neuro-paralytique, tout comme les précipitations. Le sénateur a annoncé qu'il étudiait ce gaz encore dans les années 1970 quand il faisait ses études à l'école militaire. «Nous l'avons étudié dans la rubrique «Armes de destruction massive» comme une arme chimique dans l'arsenal du principal ennemi», a expliqué Igor Morozov. D'après le sénateur, «visiblement des restes de ce gaz se trouvent dans les entrepôts des armes chimiques dont disposent encore les USA et le Royaume-Uni.»

Qu'est-ce que le BZ

Le BZ est connu comme une substance toxique psycho-chimique d'éther. Sa principale particularité est la capacité de plonger l'homme dans un état d'incapacité accompagné de psychose aiguë, la perte d'orientation dans l'espace, d'hallucinations, de troubles amnésiques et de dépression.

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Sachant que la durée d'action de la substance se limite à 3-4 jours, après quoi l'individu se rétablit. Dans les années 1960, le BZ était fabriqué aux USA, dans l'Arkansas, à l'échelle industrielle, mais à la fin des années 1990 les réserves de la substance ont été détruites, tout comme les capacités de production. Selon certaines informations, à l'heure actuelle la production expérimentale est maintenue dans une ville du Maryland.

Anton Outkine, l'ancien inspecteur de l'Onu pour l'Irak, a souligné que lundi l'OIAC et le gouvernement britannique ont évité de donner des commentaires concernant la déclaration faite samedi par Sergueï Lavrov: "Personne ne dément rien. Ils gardent le silence", s'indique Anton Outkine. Seule l'opposition britannique, si elle poursuivait ce thème, pourrait convaincre l'opposition publique occidentale que Lavrov a raison. Notamment le leader des travaillistes Jeremy Corbyn qui exprimait sa confusion par le comportement du gouvernement dans l'affaire Skripal.

«Aujourd'hui la presse occidentale se trouve au service du mainstream politique, et Corbyn le sait. Il cherchera probablement à profiter de cette histoire dans son intérêt. Il pourrait demander au parlement: dites, est-ce qu'il y avait vraiment du BZ dans les échantillons biologiques? Et que lui répondra Theresa May? Si elle mentait il y aurait une conversation, et si elle ne mentait pas, Corbyn demandera: pourquoi ne l'avez-vous pas dit plus tôt et qu'est-ce que ça signifie?» L'OIAC formellement n'est pas forcée de confirmer ou de réfuter les informations citées par Lavrov.

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Le fait que le Royaume-Uni ait refusé une inspection à part entière de l'OIAC confirme également indirectement les propos de Sergueï Lavrov, estime l'expert. «Le Royaume-Uni n'a pas voulu d'inspection parce que cela signifie que les inspecteurs peuvent prélever les échantillons où ils veulent. Ils peuvent interroger tout individu, tout médecin, tout policier participant au sauvetage, voire même le policier qui mène l'enquête, et ainsi de suite», déclare Anton Outkine.

En s'appuyant sur les déclarations du chef de la diplomatie russe, le général du service intérieur (à la retraite) et ex-directeur du centre des relations publiques du ministère de l'Intérieur Vladimir Vorojtsov avait déjà exposé une version plus véridique des événements: les Skripal ont été empoisonnés par une substance britannique 30-40 minutes avant d'être retrouvés sur le banc. Cette substance, qui s'est affaiblie durant la période écoulée, a également affecté le sergent de police qui s'est rendu sur les lieux. Après cela les autorités britanniques ont crié sur tous les toits concernant un empoisonnement, et seulement ensuite ils ont pris conscience avec horreur qu'il faut répondre de ses paroles.

Le coupable indirect de la mort de Kadhafi

Vladimir Vorojtsov rappelle que la même substance a très probablement été utilisée par l'aviation de la coalition occidentale en 2011 contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi quand il cherchait à fuir la ville de Syrte encerclée.

«Les quelques confrères de Kadhafi restés en vie décrivaient la situation ainsi. Le convoi avançait dans le désert, à ce moment plusieurs hélicoptères sont apparus dans les airs. Des récipients ont été lancés depuis l'hélicoptère, et après cela ils ne se souvenaient de rien. Ils ont repris connaissance seulement en détention. Bien sûr, cette partie de la description du sort de Kadhafi a rapidement disparu dans les médias», explique l'expert.

«A en juger par les informations et les documents que j'ai analysés: le gaz BZ a été utilisé contre eux. Autrement dit, d'un côté je m'appuie sur les dépositions de l'entourage proche de Kadhafi, ainsi que des sources libyennes et internationales; de l'autre — sur la logique purement militaro-technique», conclut Vladimir Vorojtsov.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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