En quête de vérité, un journaliste met en doute l'attaque chimique à Douma

© AFP 2023 Hasan MohamedA child runs along a street in front of clouds of smoke billowing following a reported air strike on Douma, the main town of Syria's rebel enclave of Eastern Ghouta
A child runs along a street in front of clouds of smoke billowing following a reported air strike on Douma, the main town of Syria's rebel enclave of Eastern Ghouta - Sputnik Afrique
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Citant des médecins et des habitants de Douma, le reportage d’un correspondant de The Independent sur l’attaque chimique présumée révèle que des victimes ont souffert d'inhalation de poussière et de privation d’oxygène et qu'un membre des Casques blancs a provoqué la panique en criant «Gaz!».

«C'est l'histoire d'une ville appelée Douma, un lieu ravagé et puant d'immeubles détruits et d'une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à trois des nations les plus puissantes du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière», raconte un journaliste de The Independent qui est venu à Douma suite aux déclaration sur une attaque chimique dans la région.

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Dans cette clinique souterraine, le journaliste déclare avoir rencontré le médecin syrien Assim Rahaibani qui lui a révélé «quelque chose de profondément inconfortable»: les patients, selon lui, ne souffraient pas des conséquences d'une attaque chimique, mais de privation d'oxygène dans les tunnels, remplis de décombres, et les sous-sols au cours d'une nuit passée là en raison de violents affrontements de l'armée syrienne contre les radicaux.

«Par malchance aussi, les médecins qui étaient de service ce soir-là, le 7 avril, [la date de l'attaque chimique présumée que les pays occidentaux évoquent, ndlr] étaient tous à Damas témoignant sur les armes chimiques dans le cadre d'une enquête, qui tentera de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir», écrit le journaliste.

Bien que les pays occidentaux disent en avoir les preuves, le journaliste souligne que de nombreux Syriens à travers le pays n'ont jamais cru en ces «histoires de gaz qui étaient en général inventées, disent-ils, par les groupes islamistes».

«Donc, l'histoire de Douma n'est pas seulement une histoire de gaz ou d'absence de gaz, selon le cas. Il s'agit de milliers de personnes qui n'ont pas choisi d'évacuer Douma dans les bus qui sont partis la semaine dernière, aux côtés des hommes armés avec lesquels ils ont dû vivre en troglodytes pendant des mois pour survivre. J'ai traversé cette ville assez librement hier sans la surveillance d'aucun soldat, policier […], juste deux amis syriens, une caméra et un carnet de notes. Heureux de voir des étrangers parmi eux, plus heureux encore que le siège soit enfin terminé, ils sourient en majeure partie», raconte le journaliste.

«Cette nuit-là, il y avait du vent et d'énormes nuages de poussière qui ont commencé à entrer dans les sous-sols où vivaient les gens. Les gens ont commencé à arriver ici [dans la clinique souterraine, ndlr] souffrant d'hypoxie, de privation d'oxygène. Puis quelqu'un à la porte, un Casque blanc, a crié "Gaz!", et la panique a démarré. Les gens ont commencé à se jeter de l'eau les uns sur les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, c'est vrai, mais ce que vous voyez, ce sont des personnes souffrant d'hypoxie — pas d'intoxication au gaz», écrit le journaliste citant le médecin syrien.

Les Casques blancs ont ensuite été évacués en bus avec les radicaux.

«Comment se fait-il que les réfugiés de Douma qui avaient atteint les camps en Turquie décrivaient déjà une attaque au gaz que personne aujourd'hui à Douma ne semble se rappeler?», se demande le journaliste.

Dans la nuit du 13 au 14 avril, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont porté des frappes contre la Syrie. Sur 103 missiles tirés, 71 ont été interceptés par la DCA syrienne, informe le ministre russe de la Défense. Le bombardement a été mené au prétexte d'une opération visant à éliminer de prétendues armes chimiques de cet État, suite à l'attaque chimique qui aurait été perpétrée le 7 avril à Douma, près de Damas, selon les pays occidentaux.

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La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma, publiées par les Casques blancs sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures.

Une mission de l'OIAC est arrivée le 14 avril à Damas pour enquêter sur l'attaque prétendue chimique à Douma, c'est-à-dire après le bombardement par les pays occidentaux.

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