Comment la Russie attrape les espions dans le ciel

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Le ministère russe de la Défense a rapporté 18 vols d'avions de reconnaissance étrangers à proximité de la frontière russe la semaine dernière. Ces vols se multiplient depuis le début de l'année. Comment expliquer cette activité accrue de l'aviation étrangère? Dans quelles circonstances les avions russes sont-ils prêts à lancer une interception?

18 avions de reconnaissance étrangers ont survolé la frontière russe la semaine dernière. Au cours de cette période, les chasseurs russes des forces antiaériennes opérationnelles ont dû décoller cinq fois pour les intercepter et les accompagner. «La violation de l'espace aérien russe a été empêchée», rapporte le ministère de la Défense. Selon Gazeta.ru.

Depuis le début de l'année 2018, on assiste à une augmentation du nombre d'avions de reconnaissance étrangers à la frontière russe.

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Ainsi, durant les 20 premiers jours du mois d'avril, le nombre d'appareils de reconnaissance étrangers détectés a déjà dépassé les indicateurs de janvier: pendant le premier mois de l'année le ministère de la Défense a enregistré environ 50 avions de reconnaissance à proximité de la frontière russe, et 61 vols pendant les 20 premiers jours d'avril.

Janvier 2018 a été marqué par l'opération retentissante pour l'interception de l'avion de reconnaissance américain EP-3E Aries II. L'incident s'est produit le 29 janvier dans l'espace aérien au sud de la ville balnéaire de Yalta en Crimée. Le chasseur russe Su-27 s'est placé au niveau de l'avion de reconnaissance de la marine américaine et a montré qu'il transportait un missile air-air sous son aile.

En février, le nombre de vols d'avions de reconnaissance étrangers à proximité de la frontière russe a augmenté de plus de 50% par rapport à janvier. 78 cas ont été recensés en février, sachant que les avions russes ont décollé 21 fois pour une interception. Cette dynamique s'est maintenue en mars avec 80 vols et 20 interceptions.

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Selon l'expert de l'aviation militaire Alexeï Vlassov, l'augmentation du nombre d'avions de reconnaissance étrangers à la frontière russe est directement liée à la situation internationale.

Le décollage d'un avion d'interception dépend du type concret de l'avion de reconnaissance, de ses capacités et de ses objectifs, poursuit l'expert.

«Notre aviation décolle pour une interception seulement quand il y a une menace réelle de franchissement de la frontière. De plus, certaines régions abritent des sites stratégiques qu'il faut couvrir. Des avions décollent alors pour l'interception.»

«Chaque interception nécessite des ressources particulières car cela implique le décollage d'un avion, la préparation des pilotes… Évidemment, nous manquerions de moyens si à chaque fois nous faisions décoller des avions pour l'interception. De plus, notre défense antiaérienne peut tirer à tout moment contre l'aviation ennemie si cette dernière transgresse notre frontière. C'est pourquoi il n'y a pas besoin de faire décoller un appareil à chaque fois. C'est uniquement le cas quand c'est vraiment nécessaire», conclut l'expert.

En 2017, les forces opérationnelles de la défense antiaérienne ont accompli 294 vols d'interception et d'escorte.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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