La Russie représente encore un marché clé pour de nombreux exportateurs européens, qu'ils soient français, allemands, italiens, grecs ou autres. Pourtant, les pays de l'UE ont perdu pour très longtemps, voire pour toujours, de larges parts de marché dans le secteur agroalimentaire.
Mais il serait également juste de rappeler que plusieurs pays non-occidentaux ont su profiter des occasions que représentent les contre-sanctions russes aux sanctions occidentales, y compris dans le secteur agroalimentaire. Parmi eux et hormis des pays voisins d'ex-URSS —hors Ukraine et pays baltes-, on retrouve la Turquie, l'Égypte, le Maroc, l'Afrique du Sud, la Chine, le Vietnam, le Brésil, l'Argentine, entre autres. L'Algérie voit aussi s'ouvrir des perspectives intéressantes et l'Afrique subsaharienne, en plus de l'Afrique du Sud, y aurait toute sa place.
De plus, commercer avec la Russie ouvre potentiellement les portes d'un marché encore plus vaste, celui de l'Union économique eurasiatique, qui comprend déjà la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l'Arménie et le Kirghizistan. Le Tadjikistan, lui, est candidat officiel à l'adhésion et la Moldavie est quant à elle membre observateur. Au total un marché de plus de 180 millions de personnes.
Et à l'heure du retour de la Russie sur le continent africain, les opportunités mutuellement bénéfiques vont se multiplier, et pas uniquement dans l'agroalimentaire. Les voyages de délégations africaines en Russie, comme russes en Afrique, se sont multipliés au cours de ces derniers mois, des contacts facilités par plusieurs facteurs. Tout d'abord, l'Afrique dispose d'un nombre conséquent de cadres ayant été formés en URSS et en Russie. De plus, de tels échanges bénéficient du soutien des opinions publiques respectives de chaque pays: on sait par exemple que la Russie, notamment grâce à sa politique actuelle, est grandement appréciée dans pratiquement l'intégralité du continent africain.
Côté russe, les élites libérales de l'ère Eltsine, ayant crié et juré que l'avenir de la Russie est «uniquement avec l'Europe et l'Occident», ayant été écartées, le temps des illusions est bel et bien terminé. La Russie coopérera avec ceux qui respectent sa souveraineté, ses intérêts et ses valeurs —comme la Russie respecte et respectera les leurs.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.