Riyad et Tel Aviv seraient-ils derrière la décision du Maroc de rompre avec l’Iran?

© AP Photo / Daniel Ochoa de OlzaDes soldats du Front Polisario en parade
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La République arabe sahraouie démocratique rejette en bloc les accusations du Maroc et annonce vouloir bâtir des relations solides avec l’Iran et le Hezbollah, a déclaré à Sputnik le ministre sahraoui des Territoires occupés et de la Diaspora, en expliquant les raisons qui auraient motivé la décision de Rabat de rompre ses relations avec Téhéran.

La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a catégoriquement réfuté les accusations marocaines à l'encontre du mouvement chiite libanais Hezbollah et de l'Iran concernant leur soutien militaire présumé au Front Polisario. La RASD veut établir des relations solides avec l'Iran et le Hezbollah, a déclaré El Bachir Mustapha Sayed, ministre sahraoui des Territoires occupés et de la Diaspora, dans un entretien à l'agence Sputnik, en s'exprimant sur les causes cachées de la décision de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran.

«Nous avons une ambassade à Téhéran mais elle est fermée et nous n'avons pas de représentation», a déclaré le responsable sahraoui. «Nous cherchons à développer nos relations avec l'Iran, mais, à chaque fois, le Maroc a tout fait pour saboter nos efforts, à l'instar de ce qu'il a réussi à faire en nous empêchant de rétablir nos relations avec l'Inde et la Serbie», a-t-il ajouté.

«Nous voulons aussi bâtir un partenariat solide avec le Hezbollah», a fait savoir le ministre sahraoui, en soulignant que «les responsables du Front [Polisario, ndlr] se sont rendus plusieurs fois à Beyrouth pour rencontrer la direction du mouvement mais sans succès».

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Répondant aux accusations marocaines, le ministre a affirmé que Rabat n'avait aucune preuve pour mettre en évidence ses allégations sur la présumée aide militaire du Hezbollah et de l'Iran au Front Polisario. «D'un point de vue de l'armement, il est vrai que le Hezbollah dispose d'armes sophistiquées. Seulement, nous n'avons pas besoin de l'aide de Téhéran ou de celle du mouvement chiite», a affirmé M.Sayed en ajoutant que «lorsque le Maroc nous a imposé la guerre, il nous a été facile de trouver les armes».

Concernant les raisons qui se cachent derrière la décision marocaine de rompre les relations diplomatiques avec l'Iran, l'interlocuteur de l'agence a affirmé que les arguments avancés par le Maroc ne tiennent pas la route, et qu'il devrait trouver d'autres excuses. «Nous avons eu le temps suffisant pour comprendre où se trouve la vraie raison qui explique la décision de Rabat», a déclaré le ministre sahraoui, en ajoutant qu'en réalité «le Maroc fait face à de graves difficultés à tous les niveaux à cause de la faillite financière et des problèmes politiques et sociaux, et il cherche à distraire son peuple en provoquant une guerre en dehors de ses frontières».

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«Depuis un moment que le Maroc reçoit les coups. Il a perdu espoir de revenir au sein de l'Union africaine et dans l'Europe qui est son allié stratégique, après que la Cour de justice européenne ait tranché en faveur du Sahara occidental, en la considérant comme un territoire distinct du Maroc concernant l'accord de pêche», a lancé El Bachir Mustapha Sayed. «En plus des difficultés qu'il subit avec l'envoyé spécial de l'Onu pour le Sahara», a-t-il ajouté.

En conclusion, l'interlocuteur de Sputnik a estimé que l'Arabie saoudite, Israël et le Maroc cherchaient à provoquer une crise internationale par tous les moyens, en créant les conditions du déclenchement d'une guerre.

«La décision du Maroc de couper ses relations avec l'Iran a certainement une relation avec la dernière visite du ministre marocain des Affaires étrangères en Israël et les pressions que l'Arabie saoudite exerce sur Rabat», a conclu M.Syed.

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Le 1er mai, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a annoncé la rupture des relations avec Téhéran. Des «preuves irréfutables» et des «données très précises» démontrent, selon Rabat, le soutien miliaire dont aurait bénéficié le Front Polisario, à travers le Hezbollah, mouvement chiite libanais allié de Téhéran, et l'implication de l'ambassade de Téhéran à Alger pour livrer des armes de pointe, notamment des missiles Sam 9, Sam 11 et Strella. Ces accusations ont été réfutées par l'Iran et le Hezbollah.

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