Le «Novitchok» fait surface en Tchéquie et rend inconsistantes les accusations de Londres

© AP Photo / Frank AugsteinAffaire Skripal
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Les déclarations du Président tchèque, Milos Zeman, sur la production d’un analogue du «Novitchok» dans son pays démontrent l’inconsistance des accusations de Londres contre la Russie, selon le porte-parole du Kremlin.

Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a déclaré vendredi 4 mai lors d'une conférence de presse que les propos de Milos Zeman sur la production en République tchèque d'un analogue du «Novitchok» illustraient l'inconsistance des accusations de Londres contre Moscou.

«C'est avec beaucoup de confiance en notre justesse que nous avons exprimé la supposition d'après laquelle cet agent [toxique, ndlr] aurait pu être produit dans différents pays du monde, notamment dans les pays qui, comme ils l'affirment, possèdent un antidote et qui, à coup sûr, ont produit cet agent ou en possédaient dans une certaine quantité. Ce n'est qu'une illustration éloquente du fait que la position des autorités britanniques est inconsistante», a confié M. Peskov aux journalistes.

Selon lui, les propos du Président tchèque confirment une fois de plus «le caractère provocateur et aventurier de l'histoire avec les Skripal».

«C'est évidemment un pas de plus nous rapprochant de la situation dans laquelle toujours plus de pays commenceront à se sentir impliqués dans cette aventure», a ajouté Dmitri Peskov.

Le Président tchèque Milos Zeman avait précédemment annoncé en se référant au Service d'information de sécurité (BIS) et au renseignement militaire qu'en novembre 2017 une petite quantité de l'agent innervant A-230 avait été fabriqué par l'institut de recherche du ministère de la Défense dans la ville tchèque de Brno.

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«Le renseignement militaire dit que le poison A-230 est nommé "Novitchok". Le BIS le contredit et affirme que le poison A-230 n'est pas le "Novitchok", mais que le "Novitchok" est l'A-234», a précisé M.Zeman.

Le ministère russe des Affaires étrangères avait auparavant déclaré que l'agent chimique avec lequel les Skripal avaient été empoisonnés selon Londres, et qui est baptisé «Novitchok» au Royaume-Uni avait été probablement fabriqué ou stocké sur le territoire tchèque. Fin mars, Milos Zeman a chargé le BIS (contre-espionnage) de vérifier cette information. Fin avril, le BIS a remis au Président le rapport à ce sujet.La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a exprimé l'espoir que Londres accepterait l'information sur la fabrication du «Novitchok» en République tchèque.

«Y aura-t-il des sanctions à l'issue de la déclaration du Président d'un État souverain? J'ai envie d'espérer qu'au moins sur ce fait Londres acceptera l'information», a ajouté la diplomate.

Elle a ajouté que la Russie avait posé à l'Otan des questions sur la destruction de l'agent par la République tchèque et sur la présence d'experts lors de sa destruction.

«Il a été dit que l'agent avait été détruit sur le territoire tchèque. Qui est-ce qui l'a constaté? Il doit quand même y avoir des experts compétents. Comment cela a-t-il été documenté? Autant de questions qui concernent notamment l'Otan, qui ont été posées aujourd'hui et qui demandent une réponse», a poursuivi Maria Zakharova lors d'un point de presse.

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«La République tchèque a fait montre d'honnêteté et de courage en le reconnaissant officiellement et en rendant publique cette information. Nous attendons la réponse des autres pays qui sont, comme nous l'avons dit, en mesure de fabriquer du "Novitchok"», a-t-elle ajouté.

Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni. Moscou rejette catégoriquement ces accusations.

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