Reforme de la SNCF, chemin de fer, chemin de croix ou «langue de bois»?

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Édouard Philippe a rencontré lundi les syndicats de cheminots pour la première fois depuis le début du conflit ferroviaire. La main «tendue, mais ferme» de Matignon s’est traduite par une série d’engagements verbaux, teintée de «langue de bois».

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Les négociations passent lentement la vitesse supérieure. Ce lundi à Matignon, et pour la première fois depuis le début du conflit, le Premier ministre Édouard Philippe a reçu les syndicats, les uns après les autres, à propos de la réforme de la SNCF.
L'UNSA, deuxième organisation à la SNCF, a été reçue la première, suivie de la CGT, la CFDT, Sud et Force ouvrière. Bilan plutôt mitigé côté syndical:

«On y était rentré dans une situation de blocage, on en sort avec une porte qui s'entrouvre. Je préférerais qu'elle soit franchement ouverte», déclare Luc Bérille, Secrétaire général de l'UNSA au micro de Sputnik.

Le syndicaliste sortait son entrevue avec le Premier ministre pour tenter «de débloquer une situation extrêmement tendue avec près d'un mois de conflit»

«Nous ressortons de cette audience avec un certain nombre d'engagements, mais qui sont avant tout des engagements de discussions à venir […] C'est dans quelques jours que l'on saura si tout cela se traduit par des actes.»

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Les modalités de la reprise de la dette SNCF, qui s'élève à quelque 50 milliards d'euros et constitue l'une des principales préoccupations des syndicats, sont loin d'être claires pour le syndicaliste. Édouard Philippe «a pris des engagements concernant la dette et son financement», mais qui sont «autant d'éléments sur lesquels il nous faut maintenant des précisions.». Le gouvernement a précisé que «la reprise de cette dette serait partielle et étalée, et qu'elle commencerait à partir de 2020 et pourrait porter jusqu'à 2022».

«Avec pour objectif, à l'horizon 2022, que la future entreprise SNCF, soit dans une situation d'équilibre budgétaire… c'est un peu langue de bois»,

estime le syndicaliste, qui attend d'être à nouveau reçu, avant l'ouverture du débat au Sénat, «dans les mêmes configurations, pour nous dire où il en est, mais cette fois-ci avec des engagements précis, notamment en matière budgétaire, qui conditionne la pérennité du secteur.» Autre point important, les garanties sociales «pour les salariés de la SNCF comme pour les salariés qui travailleront dans le secteur ferroviaire ouvert», que «nous souhaitons voir inscrits dans la loi». Le ministre «a pris des engagements» pour «faire bouger la loi par des amendements, que nous pourrions discuter avec la ministre des Transports». Néanmoins, le syndicaliste reste prudent: «nous jugerons sur pièce, et pas simplement sur des engagements verbaux».

«En l'état actuel, rien ne justifie que nous levions le mot d'ordre de grève, nous avons besoin de maintenir la pression pour être sûr d'aboutir à des résultats.»

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