Robot-recruteur Vera: intelligence artificielle, ennemi ou ami au boulot?

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«Tout cela nous donne des possibilités illimitées qui peuvent être utilisées pour le bien, mais si elles tombent entre de mauvaises mains, elles pourraient être utilisées de façon négative», a déclaré à Sputnik Alexandre Ouraksine, le co-développeur du robot-recruteur Vera, en évoquant les possibles menaces de la robotisation du quotidien.

«Ce robot russe inquiétant qui peut décider si vous obtenez un boulot ou pas», voici un exemple de titre avec lesquels les médias maistream publient les articles sur le robot-recruteur russe Vera, qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Les robots sont-ils sur le point de tuer les emplois humains?

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C'est avec cette question que Sputnik s'est adressé au co-fondateur du projet Vera, Alexandre Ouraksine. Tout d'abord, selon lui, il ne s'agit pas du remplacement d'un recruteur, plutôt d'un instrument supplémentaire qui l'aidera à accomplir des tâches de routine jugées ennuyeuses. Le robot ne fait aucun choix, «il donne des conseils, analyse les données et livre une sorte de conclusion en ce qui concerne un candidat à un poste», souligne le développeur.

«Parler de l'objectivité du robot n'est pas tout à fait correct car le robot facilite le travail, mais le choix reste la prérogative de l'humain. Et cela s'applique également à tout le processus de recherche: le recruteur indique au robot les critères par lesquels il souhaite sélectionner les personnes, et c'est avec ces critères que le robot travaille», a déclaré Alexandre.

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Les peurs autour de la robotisation de la vie quotidienne sont liées, selon lui, à la crainte de l'inconnu, comme ce fut le cas des voitures et de l'électricité, rappelle le développeur de Vera. «En effet, l'imprimerie de Gutenberg a supprimé le travail des moines, c'est-à-dire qu'ils ont perdu le monopole de la production des livres, mais l'apparition de l'imprimerie a fondamentalement modifié les communications humaines et augmenté le niveau d'éducation (…) Avec l'apparition de nouvelles technologies, toute une série de nouvelles professions contribueront à l'amélioration de la vie humaine et de l'économie», souligne-il.

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Quant aux prévisions apocalyptiques d'Elon Musk et de Stephen Hawking sur l'intelligence artificielle, Alexandre est d'avis que sa technologie doit être contrôlée.  «Elon Musk ne dit pas que c'est une technologie terrifiante et qu'on ne doit jamais la toucher. Il dit plutôt que cette technologie doit être contrôlée, que seuls des gens avec des objectifs clairs et transparents doivent s'en occuper», explique le développeur.

«Tout cela nous donne des possibilités illimitées qui peuvent être utilisées pour le bien commun (…) mais si elles tombent entre de mauvaises mains, elles pourraient être utilisées de façon négative. Tout ne dépend pas de la technologie, mais de la personne qui l'utilise, et ici, il faut d'abord regarder la composante humaine, et non technologique».

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D'après lui, le succès de Vera s'explique par la viralité, autrement dit un mécanisme de promotion reposant sur le mode de la recommandation d'un usager à un autre usager. «Nous avons commencé à vendre en Russie, et le produit a connu le succès car [les entreprises] ont vu les problèmes que le produit aider à résoudre», déclaré Alexandre, ajoutant que les États-Unis et le Royaume-Uni sont actuellement prochains les marchés cibles de la société.

Certaines entreprises françaises présentes en Russie, telles qu'Auchan et Castorama, utilisent déjà la technologie du robot-recruteur. De plus, le développeur du robot a eu des négociations avec EDF, Électricité de France.

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