La nouvelle directrice de la CIA trempe dans le «programme de tortures» US, selon Snowden

© REUTERS / Glenn Greenwald/Laura PoitrasEdward Snowden
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Le lanceur d’alerte Edward Snowden a de nouveau tiré la sonnette d’alarme concernant la nomination de Gina Haspel en tant que directrice de la CIA. Selon lui, elle a participé au programme américain de tortures pratiquées lors des interrogatoires «améliorées».

Le Sénat américain a confirmé jeudi la nomination de Gina Haspel au poste de directeur de la CIA. Donald Trump, qui a proposé sa candidature en mars, a salué cette décision sur sa page Twitter. Néanmoins, un autre tweet semble avoir assombri la jubilation du Président américain. Il s'agit de la publication d'Edward Snowden, ancien agent de la CIA et de la NSA, qui a rappelé l'implication de Mme Haspel dans le «programme de tortures» dans une prison secrète de la CIA en Thaïlande gérée auparavant par la nouvelle directrice de l'agence.

«À noter: Gina Haspel a participé à un programme de tortures dans le cadre duquel des femmes enceintes (innocentes) ont été frappées à l'estomac, un homme s'est vu violer par voie anale avec de la nourriture qu'il avait refusé de manger et un prisonnier enchaîné a été gelé à mort. Elle a personnellement ordonné de détruire 92 enregistrements montrant les tortures exercées par la CIA», a-t-il écrit.

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La torture l’emporte 10 à 5, Gina Haspel nommée directrice de la CIA
Les élus américains étaient au courant des violations dont a été accusée Gina Haspel. Lors des audiences au Sénat, il lui a été demandé à plusieurs reprises si elle avait approuvé de telles stratégies. Elle n'a toutefois pas répondu directement aux questions des sénateurs, en soulignant que la CIA n'avait pas de rôle formel lors des interrogatoires.

Plus tard, Mme Haspel a adressé une lettre à Mark Warner, vice-président du comité de renseignement au sein du Sénat, dans laquelle elle a affirmé qu'en tant que directrice de la CIA elle n'aurait autorisé aucune mesure contraire à ses «valeurs morales et ethniques», tout en refusant de condamner ceux «qui ont fait ce choix difficile» après l'attentat du 11 septembre 2001. Ce message a été crucial pour sa nomination, puisque par suite M. Warner a soutenu en public sa candidature à ce poste.

Début mai, Fatima Boudchar, l'une des victimes présumées des interrogatoires «améliorées», s'est confiée au journal The New York Times en racontant le «cauchemar» qu'elle avait survécu dans la prison américaine en Thaïlande. D'après ses propos, elle a été arrêtée en 2004 sans aucun motif avec son mari, chef d'un groupe islamique qui s'opposait ouvertement à Mouammar Kadhafi, lorsqu'il fuyait la Libye. Au moment de l'arrestation elle était enceinte.

«Certaines choses qu'ils m'ont faites dans cette prison étaient tellement horribles que je ne peux pas en parler. Ils m'ont frappé à l'estomac, là où se trouvait mon enfant», a-t-elle raconté, en ajoutant que son fils est né juste après sa libération, en pesant moins de deux kilos.

Edward Snowden a commencé à tirer la sonnette d'alarme concernant une possible nomination de Gina Haspel en mars, juste après que Donald Trump a proposé sa candidature. Il a alors affirmé sur sa page Twitter qu'elle avait joué «un rôle clé dans le programme de tortures et son couverture légale».

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