62 morts à Gaza: riposte disproportionnée de Tsahal ou provocations du Hamas?

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Alors que les États-Unis inauguraient leur déménagement de leur ambassade à Jérusalem, des violences éclataient à la frontière de la bande de Gaza entre manifestants et l’armée israélienne, causant la mort d’une soixantaine de Palestiniens. À qui la faute? Un débat très bouillant entre Martine Gozlan, David Elkaïm et Philippe Karsenty.

La riposte de Tsahal, l'armée israélienne, aux manifestations palestiniennes à la frontière de la bande de Gaza a été «totalement disproportionnée», selon Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU. Au contraire, Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies, affirmait qu'Israël avait «fait preuve de retenue» dans les évènements du 14 mai, qui ont coûté la vie à une soixantaine de Palestiniens. On l'aura compris, c'est un débat qui aura du mal à réunir les deux parties à l'image de notre plateau où là aussi, les esprits se sont échauffés.

© SputnikUn débat entre Martine Gozlan, David Elkaïm et Philippe Karsenty
Un débat entre Martine Gozlan, David Elkaïm et Philippe Karsenty - Sputnik Afrique
Un débat entre Martine Gozlan, David Elkaïm et Philippe Karsenty

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Avec 62 morts, peut-on réellement déclarer qu'il s'agit d'un usage de la force proportionné et avec retenue, comme le déclarent Israéliens et Américains? David Elkaim, chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et auteur de L'Histoire des Guerres d'Israël, chez Tallandier, se réfère aux déclarations émanant de Tsahal:

«Quant à la réaction proportionnée, l'armée israélienne elle-même dit qu'il n'y a eu aucun tir dangereux pour ses soldats.»

Sans vouloir «exonérer le Hamas de ses responsabilités ni en faire des enfants de chœur», David Elkaim estime que Gaza se trouve dans une «situation humanitaire catastrophique». Il considère ainsi que ces manifestations palestiniennes peuvent se justifier:

«Quand on écoute les témoignages de certains jeunes qui sont partis à ces manifestations et qui vous disent "moi je sais très bien que je risque de mourir, mais je préfère mourir que de continuer à vivre dans cet enfer", c'est quelque chose qu'il ne faut pas balayer d'un revers de la main.»

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Pour l'élu de Neuilly, Philippe Karsenty, ces violences incombent au contraire au Hamas et il n'y a rien à reprocher à Israël, qui n'a fait que se défendre:

«Très clairement, les violences sont une provocation du Hamas. Le Hamas a essayé de franchir et de détruire la frontière qui existe entre Gaza et Israël en envoyant en première ligne les femmes et les enfants. Mais derrière, on a pu voir que sur les soixante-deux morts, il y a eu cinquante combattants du Hamas qui ont été abattus.»

L'éditeur engagé ajoute ainsi que l'organisation palestinienne a gagné sur le plan médiatique:

«C'est une réelle provocation du Hamas pour essayer de gagner sur le terrain médiatique ce qu'ils ne peuvent pas gagner sur le terrain militaire. Donc, Israël n'a fait que se défendre de façon tout à fait proportionnée, contrairement à ce que dit la communauté internationale. Il n'y a strictement rien à reprocher à Israël si ce n'est mieux se défendre au niveau médiatique.»

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Martine Gozlan, rédactrice en chef à Marianne, auteur de Israël, 70 ans: 7 clés pour comprendre, paru aux Éditions de l'Archipel, dénonce elle aussi une forme de disproportion médiatique quant à ces évènements tragiques:

«Une indignation sans vérification des faits et qui nous amène à poser des questions sur le traitement réservé à ce conflit par rapport à tous ceux qui ensanglantent la planète. La minute de silence onusienne est d'une hypocrisie énorme par rapport aux centaines de milliers de morts des conflits, par exemple du Yémen, du Cachemire.»

Pourtant, la journaliste encourage à aller de l'avant, à prendre en compte les mouvements pacifiques et visant à la cohabitation:

«Pour aller au-delà de la haine, il y a une infinité d'initiatives en ce moment. J'ai été sur le terrain, j'en ai été témoin entre des habitants des colonies israéliennes et des habitants des villages palestiniens, il y a des rencontres, il y a des façons de tisser une cohabitation. Il y a un mouvement admirable qui s'appelle Les femmes pour la paix et qui réunit 30.000 sympathisantes, qui réunit des Arabes, des Juives, des Palestiniennes.»

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