Il fut un temps où les élites et les experts autoproclamés de l'Occident ne donnaient que quelques semaines, quelques mois tout au plus, à Bachar el-Assad. Pourtant, les années ont passé et au prix d'innombrables sacrifices, la République arabe syrienne a réussi à sauvegarder sa souveraineté. Évidemment, le soutien stratégique de ses alliés, au premier rang desquels la Russie, a été d'une importance cruciale dans cette équation, au grand dam des Occidentaux et de leurs acolytes.
Quant aux forces étrangères non invitées en Syrie, elle doivent également se rendre à l'évidence: leur présence ne saurait durer éternellement. Après avoir vu partir en fumée des sommes folles, la coalition occidentalo-golfiste sait dorénavant qu'elle investit à fonds perdu dans la déstabilisation en Syrie. Cette opération qui ne mènera à rien sur le moyen terme: il n'y aura pas de scénario irakien ou libyen en Syrie. Et c'est bien cela que représente la Syrie dans l'optique du monde nouveau. Un monde dans lequel des pays comme la Russie, la Chine, l'Iran et plusieurs autres joueront un rôle de plus en plus décisif.
Après cela, devrait-on s'étonner que de plus en plus de pays, ayant longtemps appartenu au bloc occidental, se rapprochent progressivement des principaux acteurs de la gestion multipolaire du monde? Certes pas. C'est un processus qu'il sera désormais très difficile de stopper. L'Occident politico-économico-médiatique a, lui, montré toutes ses limites. Sous le couvercle de valeurs dites «universelles», cette partie du monde, qui ne représente pas plus de 10% de la planète, s'est autoproclamée «communauté internationale», dans la pure tradition coloniale. Elle ne cesse pourtant de perdre la confiance et le respect d'une large partie de la population planétaire non-occidentale.
Il est très probable que l'Occident n'acceptera pas rapidement ce nouveau paradigme. Cela signifie que les tentatives de déstabilisations se poursuivront. Il faut y être prêt. Mais dans cette bataille, les élites occidentales n'ont plus la main. Et c'est pour cela que nous vivons une époque assez unique: celle d'un passage définitif à un ordre nouveau, plus juste et plus égalitaire.
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