En Irak, «les Kurdes se sont sentis lâchés»

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Les Kurdes ont-ils tout perdu en Irak? Suite au référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien en septembre 2017, les Kurdes ont perdu beaucoup de terrain face au centralisme de Bagdad. Nous en en parlons dans le Clash avec Rewan Hussein, directeur du bureau de la représentation du gouvernement du Kurdistan en France.

Où en sont les Kurdes? L'euphorie du référendum sur le Kurdistan irakien est rapidement retombée, car il n'a été reconnu ni par Bagdad ni par les pays de la région, encore moins par la communauté internationale. Après leur combat en première ligne face à Daech*, les Occidentaux n'ont notamment pas donné suite à leurs velléités d'indépendance. Aux dernières élections en Irak, l'ensemble des partis politiques kurdes recueillait ainsi 57 sièges sur 329, une représentation politique alors relativement stable.

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Quelles ont été les conséquences immédiates et concrètes pour les Kurdes en Irak? Rewan Hussein, directeur du bureau de la représentation du gouvernement du Kurdistan en France, a constaté de fortes tensions dans la région:

«Il y a eu des accrochages armés, voir des débuts de scènes de guerre entre les forces kurdes et les forces centrales de Bagdad. Il y a eu du territoire qui a été "repris" par l'État central, il y a eu pas mal de négociations de discussions. On a eu une longue période de blocus aérien sur nos deux aéroports que sont Erbil et Souleimaniye, qui a lourdement impacté l'économie locale, à cause de la tenue du référendum.»

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Les Kurdes ont-ils été abandonnés par les Occidentaux? C'est clairement ce qu'estime Rewan Hussein, qui rappelle leur rôle décisif dans la lutte contre Daech*:

«Il est vrai. Il y a eu un sentiment, après le 16 octobre, le jour de la prise de Kirkouk par les forces irakiennes […] Effectivement, les Kurdes se sont sentis lâchés, parce qu'ils ont eu conscience qu'on s'est plus ou moins servis d'eux comme fer de lance dans la bataille contre l'État islamique et puis quand on a pris une certaine importance sur le terrain, on nous a dit, vous êtes gentils, mais mettez-vous de côté.»

Le représentant kurde distingue toutefois la position américaine de la position française, en mettant l'accent sur la volonté d'Emmanuel Macron de permettre le dialogue diplomatique entre Bagdad et Erbil:

«C'est vrai qu'il y a un certain ressentiment vis-à-vis des Américains […] avec un degré différent pour la France. Parce que la France a quand même été active dans la crise qui opposait Bagad à Erbil. Il y a eu aussi un blocus diplomatique, c'est-à-dire que les diplomates, les représentants kurdes ne pouvaient pas forcément sortir. Le premier chef d'État à avoir reçu le Premier ministre kurde en dehors du Kurdistan fut Emmanuel Macron.»

*Organisation terroriste interdite en Russie

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