Coupe du Monde 2026: «Le Maroc n’a pas à rougir de son échec»

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Les espoirs des Marocains pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026 se sont évanouis. Le Maroc n’a pas à rougir de sa défaite, surtout que la compétition n’a pas été très «loyale» estiment les Marocains, qui préfèrent regarder vers l’avenir. 2030? Plutôt vendredi prochain pour leur match face à l’Iran.

Quelques heures avant le verdict, les médias marocains n'y croyaient déjà plus. Le premier site électronique du royaume, Hespress, se faisait l'écho de «fuites» indiquant une «préférence» qu'aurait le président de la FIFA pour la candidature américaine. On avançait même une estimation du duel Morocco 2026 VS United 2026, qui se confirmera, en substance, quelques heures après, avec 134 voix en faveur de la candidature américaine, contre 65 pour le dossier marocain.

​«Des sources de la FIFA: "Le dossier américain accueillera la Coupe du Monde 2026"»

Jubilation côté américain, dont les partisans rappellent que le dossier «en béton» faisait déjà office de favori. À l'appui de cette assertion, deux chiffres-clés: 17 stades n'attendant que le coup de sifflet du match d'ouverture… et 14 milliards de dollars de recettes prévues pour la FIFA. Une prévalence qu'avait confirmée une évaluation des dossiers qui accorda aux Américains une note de 4 sur 5… contre 2,7 sur 5 pour leurs adversaires qui promettaient à la FIFA des recettes de l'ordre de 5 milliards de dollars seulement.

​Côté marocain, l'amertume était d'autant grande que le duel n'aurait pas été «loyal». La compétition sportive avait été émaillée, en effet, d'autres enjeux…. moins avouables… « Nous avons mené une campagne éthique!», lançait, après le vote, le président du comité de candidature Morocco 2026, Moulay Hafidh Elalamy, alors que le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zatchi, regrettait que «l'argent ait été déterminant» dans la victoire des Américains.

​Le 27 avril dernier, Donald Trump se fendait d'un tweet sulfureux, dans lequel il menaçait les pays qui oseraient apporter leur soutien au Maroc. Quelques jours après, et alors que l'Afrique était majoritairement partie pour soutenir la candidature marocaine, se produit une première fissure avec Pretoria. La deuxième «surprise» ne tardera pas, quelques jours plus tard, avec le plus américain des États d'Afrique, le Libéria.

Des retournements d'alliance ainsi annoncés au fur et à mesure que l'échéance du 13 juin approchait. Certains des alliés traditionnels, arabes et africains, entonnaient depuis quelque temps The Star-Spangled Banner, l'hymne américain. Les plus pudiques attendront, eux, le jour du vote pour annoncer la couleur… étoilée. «Des coups de poignard dans le dos» dont les auteurs ne manqueront pas d'être stigmatisés par la presse marocaine et les internautes.

«Les Arabes et les Africains ont lâché le Maroc», estime cet internaute.

«Des surprises à la pelle: Voici la liste des pays qui ont voté pour les Américains contre le Maroc!», titre ce journal marocain, en insistant sur les défections arabes et africaines.

Pourtant, la plupart des votes favorables au Maroc ont bien été puisés en Afrique (41) et dans les pays arabes. Parmi ceux-ci, seulement sept ont manqué à l'appel: Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats-Arabes Unis, Irak, Jordanie, Koweït et Liban.

​Alors que l'Arabie saoudite avait justifié, il y a quelques jours, sa position par le fait que les États-Unis sont «parmi les plus forts et anciens alliés du Royaume», peu de déclarations ont filtré concernant les autres pays, comme si le le ralliement aux USA allait de soi.

À quelques heures du scrutin, le président de la Fédération irakienne de football a cru, tout de même, devoir se justifier en faisant état de promesses de «soutien américain» au football irakien, «alors qu'à ce jour, nous n'avions eu aucun contact de la part du président de la Fédération marocaine».

Mais le déchaînement des Marocains contre leurs «frères de sang» est surtout symbolique. La candidature américaine a distancié le Maroc de près de 70 voix. Elle ne s'était pas jouée ainsi à 18 voix d'écart, c'est-à-dire la somme des déserteurs arabo-africains.

Il s'agit de la cinquième fois que le Maroc échoue à organiser la Coupe du Monde. Il avait tenté sa chance successivement en 1994, en 1998, en 2006 et en 2010. En 2018, quelques pronostics étaient prêts à concéder à cet outsider un effet de surprise, vu les efforts déployés pour être au niveau. Autant de raisons font qu'ils seront beaucoup à estimer, globalement, que le pays n'a pas démérité.

​Les Marocains préfèrent dorénavant regarder vers l'avenir. Une candidature pour 2030? Un avenir plus proche, plutôt: vendredi prochain, pour leur première rencontre dans cette Coupe du Monde 2018. Une partie qui se jouera à Saint-Pétersbourg, face à l'Iran.

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