L'affaire du ministre-espion israélien à travers le portrait du coupable idéal

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Un ancien ministre israélien a été arrêté pour espionnage au profit de l'Iran. Compte tenu de la haine que nourrissent entre eux les deux pays, cela paraît impensable. Mais tout s'éclaircit si l'on étudie la personnalité de Gonen Segev.

Gonen Segev a été arrêté en Guinée équatoriale mi-mai avant d'être extradé dans son pays. Israël est certain que depuis 2012, l'ex-ministre de l'Énergie et des Infrastructures transmettait aux services de renseignement iraniens des informations sur la position des sites secrets d'infrastructure énergétique du pays, écrit vendredi 22 juin le site d'information Vzgliad.

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Cette histoire d'espionnage est très intéressante, selon le journal, car elle permet de comprendre comment les choses se passent au sein des services secrets et quelles personnalités curieuses se retrouvent dans ce domaine d'activité.

Les spécialistes des renseignements israéliens nuancent l'importance de ces révélations dans la mesure où la majeure partie de l'information que Gonen Segev pouvait transmettre à l'Iran concernait l'infrastructure d'il y a vingt ans. De plus, même quand il était ministre, l'accusé ne bénéficiait pas d'un accès au dossier de l'Agence de l'énergie atomique (euphémisme pour désigner le programme nucléaire militaire israélien), contrairement au ministre actuel Yuval Steinitz.

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D'un autre côté, même les données obsolètes de Segev contiennent des informations sur les sites critiques de l'infrastructure énergétique d'Israël. En les «combinant avec Google Maps», expliquent les Israéliens, les Iraniens pourraient obtenir une liste précise de cibles pour les missiles, les sabotages et les cyberattaques. Tout en soulignant que «Segev n'est pas Aldrich Ames», et que par conséquent rien de très tragique ne s'est produit.

Gogen Segev pouvait (et le faisait certainement) indiquer aux Iraniens qui des Israéliens pouvaient être recrutés avec succès, et qui, parmi les personnes proches des secrets d'État et des questions de sécurité, pouvait être utilisé à leur insu. Le meilleur espion est celui qui ignore qu'il est utilisé.

Segev possédait ce que les psychologues appellent un ego démesuré, explique le journal. Il pensait réellement avoir un immense charisme auquel les autres n'avaient rien à opposer et que tout le monde tomberait dans le piège de son intelligence phénoménale. En travaillant pour le renseignement iranien, il pensait également pouvoir le mener par le bout du nez.

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Aujourd'hui, Gogen Segev affirme qu'il ne travaillait pas pour le renseignement iranien mais que c'est ce dernier qui travaillait pour lui, si génial et charmant. Il affirme qu'il voulait gagner la confiance des Perses pour soutirer des informations importantes afin de les transmettre au Mossad et revenir en Israël en héros. Cependant, il est le seul à croire à cette version.

Certes, il existe suffisamment de narcissiques et de personnes avec un ego surdimensionné dans la politique publique, mais il doit y avoir des obstacles sur le parcours vers le pouvoir. Un super-ego n'est pas un diagnostic, on peut vivre avec, mais les critères formels pour un recrutement réussi placent des individus avec ce type de personnalité en première ligne, conclut Vzgliad.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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