Elle a 90 ans, mais toujours pas la langue dans sa poche. Agnès Varda, célèbre cinéaste de la Nouvelle Vague, était invitée le 18 juillet 2018 de la «Woman in Motion», une opération organisée par le groupe de luxe Kering et qui visait à promouvoir la place des femmes dans l'industrie du film. Un contexte idéal pour pousser un petit coup de gueule.
«Le féminisme n'est pas très actif dans l'éducation, dans les écoles et lycées. De manière générale, l'éducation sexuelle est un peu aplatie. On n'en parle pas assez aux jeunes femmes et aux jeunes hommes», a affirmé la réalisatrice.
Pour Agnès #Varda, le #féminisme "pas assez actif" dans les écoles et les lycées #AFP @KeringGroup https://t.co/sJfNI81uLT
— Jean-François Guyot (@JFGuyot) 3 июля 2018 г.
Selon Agnès Varda, le combat pour la parité a perdu de sa superbe, elle avance même qu'«il est traité tous les jours par des gens moins spectaculaires». «Il faut continuer le combat. On a cru dans les années 60 que les choses allaient vite changer. On voit que ce n'est pas le cas», a-t-elle ajouté. D'après elle, il est nécessaire de continuer un «combat» qui «dépasse évidemment le cinéma».
Pourtant, c'est bien le monde du cinéma qui a été le théâtre le plus agité concernant le combat pour la parité ces derniers mois. L'affaire Weinstein, du nom du célèbre producteur américain accusé par de nombreuses actrices d'agressions sexuelles depuis le mois d'octobre 2017, a été le déclencheur de plusieurs mouvements féministes. Ces derniers ont souvent pour vecteur de célèbres hashtags, notamment #metoo ou encore #balancetonporc.
Lors de la cérémonie des Oscars du cinéma, le 5 mars dernier, Frances McDormand, récompensée de la statuette de la meilleure actrice, a fait se lever toutes les femmes présentes dans la salle du Théâtre Dolby de Los Angeles. «Maintenant, regardez mesdames et messieurs, car nous avons toutes des histoires à raconter», avait-elle lancé à une foule électrisée.