Des scientifiques de l'Agence spatiale européenne (ESA) et leurs collègues américains se sont donc interrogés sur l'influence de la poussière lunaire sur la santé humaine.
Pour répondre à cette question, l'ESA a initié une collaboration scientifique visant à étudier les différentes questions liées à l'impact biologique de la poussière lunaire.
«Nous ignorons à quel point cette poussière est nocive. L'idée est déjà de parvenir à évaluer les risques que représente une exposition à celle-ci», a précisé Kim Prisk, spécialiste en physiologie pulmonaire de l'Université de Californie avec plus de 20 ans d'expérience dans le vol spatial habité, et l'un des 12 scientifiques participant à la recherche de l'ESA.
Fine comme de la poudre et coupante comme du verre, dans les conditions locales de faible gravitation la poussière lunaire est capable de flotter pendant très longtemps dans l'air et de pénétrer profondément dans les poumons.
«Ces particules 50 fois plus petites qu'un cheveu humain peuvent traîner pendant des mois dans les poumons. Plus la particule reste longtemps, plus grand est le risque d'effets nocifs pour l'organisme», a expliqué Kim Prisk.
Les effets potentiels de l'ingestion de cette poussière n'ont pas encore été étudiés mais une récente étude de chercheurs américains a démontré que des particules d'une matière similaire à la poussière lunaire pourraient détruire les cellules du cerveau et des poumons lors d'un contact plus prolongé.
Néanmoins, les scientifiques soulignent qu'imiter la poussière lunaire n'est pas chose aisée car après le minage, la matière en question perd une partie de ses propriétés.
En revanche, les chercheurs affirment que la poussière lunaire pourrait aussi avoir des aspects positifs: «Vous pouvez la chauffer pour produire des briques qui pourraient offrir un abri aux astronautes. De l'oxygène pourrait également être extrait du sol pour permettre des missions humaines prolongées sur la Lune», conclu Aidan Cowley, conseiller scientifique de l'agence.