Manifestations: bientôt des peines de prison pour les «Antifas» encagoulés?

© AFP 2023 Natalie BehringAntifa protesters wear bandanas over their face during a protest to oppose the right wing group "The Patriot Prayer Movement," that was having a rally in downtown Portland, Oregon on September 10, 2017.
Antifa protesters wear bandanas over their face during a protest to oppose the right wing group The Patriot Prayer Movement, that was having a rally in downtown Portland, Oregon on September 10, 2017. - Sputnik Afrique
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Les Antifas américains ont du souci à se faire. Un membre du Congrès a proposé, mardi 11 juillet, une loi permettant d’emprisonner pour une durée pouvant aller jusqu’à 15 ans, quiconque «blesse, opprime, menace ou intimide» une autre personne alors qu’il porte un masque dissimulant son visage.

Vers une fin du port du masque pour les «Antifas» aux États-Unis? Un membre du Congrès américain a proposé, mardi 11 juillet, un projet de loi qui permettra d'envoyer en prison les militants antifascistes pour une durée pouvant aller jusqu'à 15 ans de détention. Ce projet de loi intitulé «The Unmasking Antifa Act of 2018» et présenté par le Républicain Dan Donovan, prévoit un arsenal de sanction pour quiconque «blesse, opprime, menace ou intimide» une autre personne alors qu'il porte un masque dissimulant son visage ou un déguisement. En outre, le projet de loi introduit des peines de deux ans d'emprisonnement pour «destruction de bâtiments ou de biens» en étant masqué. Une initiative qui a vivement fait réagir parmi les rangs de l'ultragauche américaine.

«Ce projet de loi vise explicitement les tactiques utilisées par les antifascistes pour se protéger contre la violence et le harcèlement des groupes d'extrême droite qui les ciblent régulièrement», a déclaré Janine Renee Cunningham, membre du Metropolitan Anarchist Coordinating Council de New York, à The Independent.

En effet, les «Antifas» ont généralement pour habitude d'être tout de noir vêtu et couvrent leur visage afin de protéger leur identité. Or, Janine Renee Cunningham, toujours pour The Independent, voit cette loi comme «un soutien tacite non seulement du fascisme, mais aussi des groupes d'extrême droite dangereux dans ce pays». Et pour cause, lors des manifestations à Charlottesville (Virginie), un suprémaciste blanc avait renversé et tuée, le 12 août 2017, une contre-manifestante. Au moment des faits, Donald Trump avait dénoncé le meurtre mais avait renvoyé dos à dos, manifestants d'extrême droite et antiracistes après les violences. L'ancien directeur du Bureau d'éthique gouvernementale, Walter Shaub, n'a pas manqué de fustiger ce projet de loi.

«Deux groupes vont à Charlottesville. Un grand groupe chante la saleté raciste, brandit des fusils d'assaut semi-automatiques, tire sur une foule et tue une femme avec une voiture. Un petit groupe porte des masques. C'est le petit groupe que ces membres du Congrès veulent enfermer pendant 15 ans. L'autoritarisme monte.»

Certains internautes partage l'avis de Walter Shaub:

«Je suis sûr que le "Unmasking Antifa Act of 2018" vise ces "beaux" membres de la communauté des suprémacistes blancs. N'est-ce pas?»

Une argumentation battue en brèche par Ryan Patrick, porte-parole de M. Donovan, qui a expliqué à The Independent que le projet de loi ne visait pas un groupe en particulier. Il a notamment fait remarquer que le projet de loi ne ferait que mettre à jour les lois existantes en matière de droits civils en y ajoutant une sanction pour le port du masque.

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