Les sénateurs et les congressistes américains cherchent activement à faire passer deux initiatives de sanctions antirusses après la rencontre Poutine-Trump. Selon l'une de ces initiatives, les restrictions doivent frapper les participants au projet du gazoduc Nord Stream 2. La seconde initiative s'appelle «projet de loi NOPEC» qui a été soumis avant le sommet, mais après celui-ci il a reçu un soutien supplémentaire du Parti démocrate. Si cette loi était adoptée, les tribunaux américains pourraient traiter des plaintes antimonopole visant les Etats membres du cartel «Opep+Russie» pour essayer de les condamner à des amendes pour la manipulation des prix pétroliers.
Selon les médias, «le document inclura la possibilité de bloquer les actifs et interdire la sortie des capitaux» pour une liste d'individus ukrainiens — des membres du gouvernement, du secteur militaire ou des politiciens. De plus, le ministère du Développement économique doit présenter une analyse des importations en Russie des marchandises ukrainiennes pour évaluer lesquelles d'entre elles pouvaient être concernées par les contremesures.
La pratique montre qu'en «grattant» bien on pourrait facilement trouver chez un politicien ukrainien de l'immobilier en Crimée ou à Moscou, voire des actifs commerciaux dans le pays qualifié, pour une raison qu'on ignore, d'«agresseur» par Kiev. Si les sanctions anti-ukrainiennes étaient adoptées dans leur version dure, il faut s'attendre à des surprises et à des découvertes intéressantes.
Tout en comprenant un certain scepticisme des analystes qui se souviennent que la question de dédollarisation du commerce des hydrocarbures a été soulevée par le Président au plus haut niveau encore en 2014-2015, sans pour autant parvenir à un progrès notable. Toutefois, il y a seulement un an peu croyaient en la capacité de la Banque de Russie de trouver rapidement une alternative liquide aux obligations américaines.
Dans un scénario parfait cela permettrait d'élargir progressivement le secteur de l'utilisation internationale du rouble russe. Bien sûr, tout changement de configuration des schémas commerciaux extérieurs existants sera négativement perçu par les utilisateurs de ces schémas, mais la pratique a déjà montré (comme le montre l'exemple de la compagnie Rusal) qu'il vaut mieux se préparer à l'avance à la turbulence géopolitique et à l'apparition de risques géopolitiques — sinon il faudra réparer les conséquences une fois qu'un autre responsable américain a décidé de brandir le bâton des sanctions.
Parmi toutes les mesures économiques possibles à disposition du gouvernement russe, la dédollarisation des exportations pétrolières est probablement la plus efficace en termes de préjudice direct pour la stabilité des USA. Certes, la dédollarisation seulement du commerce pétrolier russe ne fera pas chuter le dollar, mais elle pourrait créer un précédent nécessaire pour le marché pétrolier.
Or le démantèlement de ce système n'est pas une question d'un mois ou d'un an, et la Russie ne peut pas régler ce problème en solitaire, mais il serait préférable que le travail actif en ce sens commence dès à présent.
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