«Dame de fer»: une Russe transforme le métal en véritables œuvres d’art (photos)

© Photo Weld QueenReine de la soudure
Reine de la soudure - Sputnik Afrique
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Si certains considèrent que la soudure est trop difficile pour les femmes, Alexandra Ivleva, baptisée «Reine de la soudure», saura persuader même les plus sceptiques. Elle défie le feu pour transformer des morceaux de métal en véritables chefs d’œuvres. En attendant son exposition à Monaco, elle raconte sa passion au micro de Sputnik.

Il est rare de rencontrer des représentantes du sexe féminin dans la métallurgie et la soudure. Néanmoins, pour Alexandra Ivleva, baptisée dans le milieu professionnel Weld Queen (Reine de la soudure, en français), c'est une activité à laquelle elle se livre entièrement. Aujourd'hui, elle parle de sa passion et de ses projets dans une interview accordée à Sputnik.

«Ma maman est une cuisinière professionnelle. Lorsque j'étais petite, maman me disait souvent: "Sasha, ne deviens jamais cuisinière, c'est un travail trop dur, tu passes tes journées debout à porter des casseroles". Maintenant je rigole: "Maman, j'ai écouté tes conseils, je ne suis pas cuisinière mais je cuisine moi aussi"», raconte la jeune femme en riant.

Au départ, Alexandra ne pensait devenir ni peintre, ni soudeuse mais elle cherchait sa vocation. Un jour, il y a onze ans, elle a commencé à dessiner mais même si cela lui plaisait, elle ne se sentait pas entièrement satisfaite.

«Avant je faisais des toiles à l'huile mais en 2007, j'ai essayé de faire des travaux de soudure. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à chercher le matériel qui me convient le plus et reflète au mieux mes idées. Quand j'avais un bout de métal dans mes mains, je ressentais que cela m'attirais comme un aimant», a-t-elle expliqué.

C'est là qu'Alexandra a compris que le métal était le matériel avec lequel elle voulait s'exprimer. Sa première sculpture a été «Le Chat qui médite».

«Je me suis réveillée, assise dans la position du lotus et d'un coup, je me suis imaginée que je suis un grand chat qui médite. Je me suis sentie dans son corps. J'ai alors imaginé que les gens viennent me voir, s'assoient et se calment. Je suis de suite partie le réaliser», se souvient-elle.

Deux mois plus tard, ce chat était déjà exposé.

Depuis ce jour mémorable, Alexandra a déjà réalisé beaucoup de sculptures d'art moderne que l'on peut apprécier dans des parcs, lors d'expositions ou dans des collections privées. Qu'est-ce qui l'inspire? Alexandra explique son secret avec un sourire aux lèvres.

«Les idées viennent de l'espace. Je n'invente rien, cela vient tout seul. Je vois la sculpture telle qu'elle doit être. Je vois comment les gens doivent la ressentir et rentrer en contact avec elle».

Pour réaliser un seul objet d'art, il faut compter au moins un mois, voire plus. Alexandra travaille à Moscou où elle a son atelier de deux étages.

Dans sa tête, la jeune femme a beaucoup de projets. Par exemple, elle prépare actuellement une exposition qui se déroulera à Monaco du 4 au 6 août dans le cadre de l'évènement culturel From Russia with love. Dans le même temps, Weld Queen a d'autres idées de sculptures. Ainsi, elle a commencé à réaliser une œuvre de trois mètres qu'elle a appelée «Maman».

«Je partage mon art en deux branches: une branche sociale qui parle de la vie dans la société, des stéréotypes et une branche spirituelle d'où les gens peuvent puiser l'énergie. Cette sculpture fait partie du second bloc, raison pour laquelle elle est très importante pour moi», révèle l'artiste.

Par ailleurs, Alexandra aime bien briser les stéréotypes. Malgré le fait qu'elle exerce un métier difficile, elle reste très féminine. Même son costume de soudeuse a son propre charme. Elle en a toutefois plusieurs et c'est elle qui réalise les modèles de ses robes.

«Mes proches n'ont jamais été contre mon métier car il suffisait de parler avec moi et entendre comment je parle du métal pour comprendre que c'est ma passion. Mes proches savaient que c'était très important pour moi et m'ont toujours accordé leur soutien», a-t-elle poursuivi.

«De l'extérieur, on peut penser que mon art ce n'est qu'une aventure déraisonnable. Il y a trois ans, j'ai laissé tomber mon travail pour me consacrer entièrement à l'art. Je suis partie vers l'inconnu mais je croyais en mes sculptures parce que je ressentais que ce ne sont pas seulement des idées mais un certain projet de l'Univers que je dois réaliser. Avec le temps, la réalité s'est adaptée à mes sentiments. Aujourd'hui, je réalise tout ce que j'ai dû traverser pour donner naissance à Weld Queen. Mais le plus important c'est que je n'ai jamais eu peur, car chaque sculpture est mon enfant où, tout comme tous les mamans, je ne vois que l'amour», a-t-elle conclu.

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