Crise migratoire: Rabat aurait accepté de créer des camps sur son sol

© AP PhotoUn canot de migrants en Méditerranée
Un canot de migrants en Méditerranée - Sputnik Afrique
S'abonner
Des militants des droits de l’Homme dénoncent l’arrestation par les autorités marocaines de migrants et leur transfert dans le sud du pays, en accusant Rabat d’avoir accepté la demande européenne de créer des camps en contrepartie d’une aide financière de l’UE.

Couleur nationale du Maroc - Sputnik Afrique
Chantage aux migrants? Le Maroc pointé du doigt dans ses négociations avec l’UE
Dénonçant la dernière vague d'arrestations massives de migrants subsahariens dans les villes de Nador et de Tanger, et leur transfert vers des régions du sud du pays, comme à Tiznit, des militants des droits de l'Homme accusent le Maroc d'avoir capituler devant les pressions de l'Union européenne concernant la question de la création de camps de rétention de migrants sur son sol, relate le HuffPost Maroc le 11 août citant ces militants.

«Le Maroc répond à la pression de l'Union européenne», a affirmé Helena Maleno, militante de l'association d'aide aux migrants Caminando Fronteras. «Mais il ne doit pas oublier qu'il s'est également engagé avec ses frères africains», a-t-elle ajouté.

Pour sa part, Omar Naji, un militant de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) de la ville de Nador, estime que cette vague d'arrestations est une «campagne de communication en direction de l'Europe».

Selon M.Naji, ainsi que des témoignages recueillis par des membres de l'AMDH à Nador auprès des migrants, «plusieurs attaques de campements ont eu lieu». «Ce matin [le 7 août, ndlr], des personnes ont été mises dans des bus et expulsées vers le sud du Maroc», ont-ils précisé. «Certains ont été emmenés à cinq kilomètres de Tiznit [dans le sud du Maroc, ndlr]», a affirmé M.Maleno, selon la même source.

Migrants subsahariens - Sputnik Afrique
Le Maroc serait en passe d’expulser trente migrants vers la frontière algérienne
Le 12 août, le site d'information algérien Algerie patriotique a affirmé que «l'Algérie, la Libye et la Tunisie ont refusé de mettre en place de tels centres tandis que le Maroc semble avoir négocié une telle option en échange d'aides financières». Selon le média, Rabat justifie ces déplacements de migrants vers le sud par le fait de leurs assurer «de meilleures conditions de vie».

Dans ce cadre, lors d'une réunion le 11 août en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et Angela Merkel ont estimé qu'il était nécessaire que l'Union européenne apporte un plus grand soutien au Maroc dans sa lutte pour le contrôle des flux migratoires.

Les deux pays se sont entendus pour «intensifier le dialogue et la coopération avec les pays d'origine et de transit» des migrants et «principalement avec le Maroc», a déclaré devant la presse le chef du gouvernement espagnol, selon le journal Ouest France. «Nous sommes en discussion avec la Commission européenne pour débloquer une série de ressources économiques qui permettent au Maroc […] d'être beaucoup plus efficace dans le contrôle de ses frontières, au départ des embarcations vers les côtes espagnoles», a-t-il précisé.

Le communiqué officiel publié par le gouvernement espagnol à l'issue de la rencontre entre les deux hauts responsables des deux pays affirme que «Sanchez et Merkel ont convenu de transmettre à la Commission européenne la nécessité d'une plus grande implication financière dans le Fonds fiduciaire européen pour l'Afrique, d'où proviennent les fonds destinés spécifiquement au Maroc pour le contrôle des frontières», selon la même source.

Matteo Salvini - Sputnik Afrique
Visite en Algérie envisagée par Matteo Salvini: quid de la réaction d’Alger?
Pour sa part, Mme Merkel a affirmé que son pays avait payé sa contribution à ce Fonds «pour la Tunisie et le Maroc parce qu'ils ont besoin d'un soutien en matière de sécurité frontalière et de coopération au développement», selon le même quotidien.

Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient annoncé la création de «"centres" en Afrique du Nord sous contrôle de l'Onu, afin de trier sur place entre ceux qui pourront faire leur demande d'asile et les autres». 

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала