Présidence turque: Washington est à deux doigts de la rupture avec Ankara

CC0 / Pixabay / Le drapeau de Turquie
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Sur fond des tensions entre Ankara et Washington autour de l’arrestation d’un pasteur américain, de l’achat de S-400 russes et des sanctions imposées contre des ministres turcs, Ankara a reproché aux USA de rompre presque totalement les relations bilatérales.

Selon le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, Ankara a été profondément déçu par les actions de Washington, qui ont presque brisé les liens entre les deux pays.

«À cause d'un pasteur, les États-Unis ont mis un terme à leurs relations avec un pays comme la Turquie. Ils connaissent parfaitement notre attitude à l'égard du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan interdit en Turquie, ndlr) et promettent de faire quelque chose, mais en réalité, ils n'agissent pas de manière satisfaisante. Le problème avec FETO n'est pas encore réglé (l'organisation du prédicateur islamique Fethullah Gulen, ndlr), dont le chef réside toujours aux États-Unis, y travaille, ses écoles travaillent, ses activités se poursuivent. Notre déception est profonde», a déclaré le porte-parole aux journalistes à Ankara.

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Sanctions US contre la Turquie: Erdogan contre-attaque
Il a ajouté qu'«il ne s'agit pas seulement d'un aspect émotionnel, il s'agit de la sécurité nationale». Dans le même temps, Ankara ne met pas fin à ses tentatives de s'entendre avec la partie américaine.

«Nous négocions avec nos collègues américains, le Président, notre ambassadeur et moi-même. [Les Américains] essaient de montrer que la Turquie n'a pas une approche constructive, mais c'est de la propagande. Nous sommes prêts à résoudre tous ces problèmes par le biais de négociations. Mais pour le moment, il n'y a pas de négociations prévues entre le Président turc Erdogan et Trump», a déclaré le porte-parole du Président turc.

Washington a mis en place des sanctions contre les ministres turcs de la Justice, Abdulhamit Gül, et de l'Intérieur, Süleyman Soylu, en réaction à la détention en Turquie du pasteur évangéliste américain Andrew Brunson, en prison depuis 21 mois. Le pasteur a été arrêté pour suspicion de collaboration avec le mouvement Gülen (FETO). La justice turque l'accuse d'être impliqué dans le coup d'État raté du 15 juillet 2016. En 2017, lors d'une rencontre avec le Président turc, Donald Trump lui avait demandé de faire libérer le pasteur américain. M.Erdogan a, quant à lui, proposé d'échanger le prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil sur le territoire américain, contre Andrew Brunson.

L'annonce des sanctions contre les deux ministres turcs intervient dans le contexte des divergences entre les États-Unis et la Turquie concernant l'achat par Ankara des systèmes de missiles antimissiles russes S-400 pour quelque 2,5 milliards d'euros. Les États-Unis exercent des pressions sur la Turquie pour qu'elle renonce à l'acquisition de ces systèmes de défense antiaérienne, menaçant de refuser de lui livrer des chasseurs F-35.

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