Détruites à 100%? John Kerry fait machine arrière sur les armes chimiques syriennes

© REUTERS / Francois LenoirJohn Kerry
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Quatre ans après avoir annoncé la destruction complète de l’arsenal chimique syrien, l’ancien secrétaire d’État américain déclare qu’il doutait déjà de ses propos à l’époque. Selon lui, Bachar el-Assad aurait bien conservé certaines de ses armes chimiques.

John Kerry, Secrétaire d'État américain entre 2013 et 2017, a démenti les déclarations qu'il avait faites en 2014 au sujet des armes chimiques syriennes. Selon lui, les autorités syriennes n'ont pas en réalité détruit l'ensemble de leur arsenal d'armes chimiques.

«Nous avions dit que 100% des armes déclarées avaient été détruites. Il s'agit de ce que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques était capable de contrôler. Nous savions qu'Assad en avait gardé certaines et nous avons tenté de le signaler au Conseil de Sécurité de l'Onu», a-t-il précisé dans une interview accordée à Fox News.

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Il a également souligné qu'il avait soutenu la réponse militaire américaine à l'attaque chimique présumée de Douma.

«J'étais d'accord pour le recours à la force du Président Trump. J'ai pensé que c'était la bonne chose à faire», a-t-il ajouté.

En 2014, les États-Unis annonçaient la fin de l'opération de destruction de l'arsenal chimique de Damas en conformité avec les accords conclus entre Moscou et Washington en septembre 2013, fixés dans la résolution № 2118 du Conseil de Sécurité de l'Onu.

«Nous avons conclu un accord et 100% des armes chimiques ont été détruites», avait alors déclaré John Kerry.

D'après le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, depuis le 9 septembre des membres des Casques blancs organiseraient des répétitions de mise en scène d'une attaque chimique, avec la participation d'enfants.

Auparavant, les militaires russes avaient indiqué que des radicaux avaient apporté deux bidons remplis d'une substance toxique chlorée à Jisr al-Choghour afin de rendre la vidéo de la provocation plus «réaliste».

Pour rappel, début avril l'Occident avait accusé Damas d'avoir organisé une attaque chimique à Douma, dans la Ghouta orientale. Moscou avait démenti les informations concernant une prétendue bombe au chlore qui aurait été larguée par les militaires syriens. Le ministère russe des Affaires étrangères avait déclaré que cette campagne de désinformation appelait à justifier les actions des terroristes et des éventuelles frappes contre la Syrie. Celles-ci n'ont pas tardé. Le 14 avril, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont tiré des missiles contre des sites gouvernementaux syriens où, selon eux, étaient fabriquées des armes chimiques. Le Président russe Vladimir Poutine a qualifié ces frappes d'acte d'agression contre un État souverain. Il a rappelé que ni les habitants ni les experts militaires russes n'avaient confirmé l'attaque chimique à Douma qui avait servi de prétexte à ces frappes.

Les autorités syriennes ont indiqué à maintes reprises qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre des civils ou des terroristes et que l'arsenal chimique avait été retiré du pays sous le contrôle de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

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