L’Iran relancerait ses pétroliers fantômes face aux nouvelles sanctions

© Sputnik . Dmitry Korobeinikov / Accéder à la base multimédiaUn pétrolier iranien
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Face aux sanctions américaines décrétées contre l’Iran en août dernier et aux projets des États-Unis de les durcir davantage en novembre prochain, Téhéran revient à la vieille tactique de ventes de pétrole en secret, selon Financial Times.

Confronté à des sanctions américaines depuis août dernier et en prévision d'un nouveau train de sanctions encore plus dures, Téhéran n'est pas disposé à renoncer aux recettes provenant des ventes de pétrole, annonce Financial Times. Selon le média, alors que la pression économique sur l'Iran augmente, le pays revient à sa vieille tactique de vente en secret.

Des pétroliers continuent de partir des côtes iraniennes, mais il est impossible de déterminer leur destination, car les systèmes permettant de suivre leur déplacement sont éteints. Financial Times indique qu'au moins sept pétroliers fantômes transportent actuellement leur fret.

Matt Smith, le directeur de la société ClipperData, qui suit le déplacement de tels navires, a informé FT que l'un de ces sept pétroliers, le Happiness 1, avait éteint son transmetteur le 16 septembre et «n'avait pas transmis un seul signal depuis».

«Par le passé, alors que l'économie iranienne se trouvait sous la pression des sanctions, nous avons constaté de telles actions à maintes reprises. Maintenant, on voit la même chose, l'Iran revient aux ventes de pétrole en secret», a fait savoir l'expert.

L'Iran exporte près de deux tiers de son pétrole. Au début de l'année en cours, la production journalière s'élevait à 3,8 millions de barils. Selon les analystes interrogés par FT, les sanctions annoncées par l'administration américaine en mai dernier ont eu pour effet une baisse des exportations pétrolières iraniennes de 500.000 barils par jour, les réduisant à moins de 2 millions de barils. Plusieurs pays, parmi lesquels la France et la Corée du Sud, ont totalement renoncé à l'achat de pétrole iranien. Ses principaux consommateurs, la Chine et l'Inde, ont sensiblement diminué leurs achats.

Selon la société de conseil FGE, plusieurs pétroliers naviguent actuellement en mer, ayant à leur bord entre 10 et 15 millions de barils de pétrole iranien que personne n'achète.

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Pour contourner les sanctions, le Conseil suprême iranien de coordination économique a délivré l'autorisation de vendre du pétrole brut à des sociétés privées.

Des analystes pétroliers estiment cependant que l'administration Trump poursuivra les pays violant les sanctions d'une façon plus dure que les administrations précédentes. De plus, le développement des technologies permettant de suivre les navires même en l'absence de signaux radio permettra également de diminuer les ventes en secret.

«Il y a de nombreux yeux capables de détecter les violations et de vérifier les flux commerciaux qui ne correspondent pas aux données réelles. Certaines livraisons peuvent certes passer inaperçues, mais il n'est pas difficile de détecter la contrebande d'envergure», résume l'analyste en chef de la société de conseil Energy Aspects, Amrita Sen.

Rappelons que Washington avait menacé de sanctions les pays qui achèteront du brut iranien à compter du 4 novembre.

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