La Bavière sanctionne la «Groko» allemande

© REUTERS / Stefanie LoosAngela Merkel
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Le lundi a dû être difficile pour Angela Merkel. Au lendemain des élections en Bavière, les partis de la coalition gouvernementale ont été lourdement sanctionnés. La CSU et le SPD perdent chacun plus de 10 points par rapport à 2013, au profit des Verts et de l’AfD.

Les résultats officiels des élections régionales en Bavière sont tombés, et ils ne sont pas bons pour Angela Merkel. Le 14 octobre dernier, un peu moins de 9,5 millions de bavarois étaient appelés aux urnes pour renouveler les 180 sièges du parlement régional et les partis membres de la coalition ont été sévèrement sanctionnés.

​Résultats préliminaires de CSR: CSU 37,2% (85 sièges), SPD 9,7% (22), LES ÉLECTEURS LIBRES 11,6% (27), GREEN 17,5% (38), FDP 5,1% (11), AfD 10,2% (22); Aucune place reçue DIE LINKE 3.2% et autres 5.4% # ltwBY18 # Bayernwahl

Arrivée en tête, la CSU, la déclinaison bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, chute de plus de 10 points de pourcentage par rapport à 2013 et ne recueille que 37,2% des suffrages, soit le pire résultat pour la formation chrétienne démocrate depuis 1950, selon le site web du parlement régional.

Le second parti membre de la «Groko», la coalition gouvernementale, le SPD perd quant à lui plus de la moitié de son électorat et passe de 20,6% des voix en 2013 à 9,7% cinq ans plus tard. Cette débâcle électorale lui coûte près de la moitié de ses sièges au Landtag, le parlement régional, où le parti social-démocrate ne compte plus que 22 députés, contre 42 lors de la précédente mandature.

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L'affaiblissement de la CSU et la déroute du SPD, devenu le cinquième parti en Bavière, ouvrent la voie à d'autres partis. Les Verts deviennent le deuxième parti le plus important et doublent leur score de 2013, passant de 8,6 à 17,5% des voix. Grâce à leur score historique, le parti écologiste obtient 38 sièges, soit 20 de plus qu'il y a cinq ans, et rafle la mise à Munich avec cinq élus sur six circonscriptions.

Les deux partis de centre-droit progressent légèrement en rognant sur l'électorat de la CSU. Les électeurs libres du FW (Freie Wähler) deviennent la troisième force politique et obtiennent 11,6% des voix tandis que les démocrates libres du FDP entrent à nouveau au parlement après cinq ans d'absence en dépassant le seuil des 5% requis pour être représenté.

Mais la principale évolution depuis les dernières élections en Bavière est l'émergence de l'extrême-droite. L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui n'était même pas présente en 2013, devient le 4e parti le plus voté. La formation obtient 10,2% des voix et 22 sièges, ce qui la met à égalité avec les socialistes du SPD malgré un score plus élevé.

Le vote, pour lequel la participation a atteint des records avec près d'un bavarois sur quatre s'étant rendu aux urnes, peut se lire comme une sanction à l'encontre des partis de gouvernement. Alors que la CSU et le SPD se délitent, les Verts et l'AfD arrivent à convaincre et réorganisent l'électorat autour du clivage «pro-Europe contre eurosceptiques» autour duquel devraient se dérouler les élections européennes de mai 2019.

​Sans compter que la perte de la majorité absolue par la CSU prive Angela Merkel d'un soutien de poids. Au sein du SPD, qui participe à la coalition gouvernementale, des voix s'élèvent après la défaite historique du parti en Bavière, pour quitter le gouvernement et entamer un changement de cap dans l'opposition.

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