Alger: un ex-ministre évoque les dessous du blocage du parlement et l’affaire des généraux

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Le blocage du parlement algérien est directement lié à la question d’un cinquième mandat du Président Bouteflika, a indiqué le 17 octobre un ancien ministre algérien de l’Information tout en mettant en garde contre l’instrumentalisation de l’affaire des hauts officiers arrêtés dernièrement dans le but d’affaiblir l’armée.

Ce qui a poussé les députés de la majorité à provoquer la crise au parlement algérien et à tenter d'évincer son président est leur doute quant à un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, a déclaré, le 17 octobre, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre algérien de l'Information, dans un entretien accordé au journal arabophone El Khabar. L'ancien ministre a également émis des doutes quant aux dessous de l'opération mains propres ayant visé dernièrement de hauts gradés de l'armée.

«Il y a une conviction au sein des partis de la majorité parlementaire que le chef de l'État ne se présentera pas pour un cinquième mandat», a déclaré l'ancien ministre en ajoutant que ces élus auraient dû penser à «la préparation des futures élections au lieu de se livrer à une guerre de positionnement à l'intérieur et à l'extérieur des institutions».

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S'exprimant sur le placement en détention provisoire, le 14 octobre, de cinq généraux-majors et un colonel, récemment limogés, pour des malversations présumées, l'ancien premier responsable du secteur de l'Information a affirmé qu'«en principe il est inadmissible de botter en touche face à la corruption quel que soit le secteur ou le niveau où elle se trouve». «Cependant, la question qui nous fait peur est l'instrumentalisation politique de ce problème, qui m'amène à soulever plusieurs questionnements quant au timing de cette opération anticorruption alors que nous sommes à six mois de l'élection présidentielle», s'est-il demandé.

Tout en faisant remarquer que ces affaires de malversation, en particulier au sein de l'armée, auraient pu être posées depuis des années, M.Rahabi a fait savoir «qu'il y a certainement des parties qui exploitent cette affaire dans le but d'affaiblir l'institution militaire dans la phase actuelle, compte tenu que cette dernière est le pivot autour duquel pourrait se transformer le système politique basé sur la légitimité révolutionnaire vers un autre fondé sur celle du savoir de la démocratie et de la technologie».

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En conclusion, affirmant qu'il est impensable de tout le temps mettre en avant le rôle de l'armée algérienne dans la protection des frontières, de la stabilité et de la souveraineté nationales tout en traduisant ses hauts officiers devant les tribunaux, Abdelaziz Rahabi a mis en garde «contre tout amalgame qui viserait l'institution militaire dans son honneur et son intégrité». «Car à l'intérieur de cette institution il y a beaucoup d'hommes honnêtes et intègres, et heureusement pour l'Algérie ils représentent la majorité écrasante, ainsi que dans d'autres secteurs».

Pour rappel, dans le conflit qui l'oppose aux députés de la majorité parlementaire, Saïd Bouhadja, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a accusé, le 16 octobre, dans un entretien accordé au journal en ligne Al-Araby Al-Jadeed, ses détracteurs de «comploter» contre le chef de l'État algérien.

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S'exprimant le même jour sur le moyen de lever le blocage de la chambre basse du parlement algérien, M.Bouhadja a déclaré au journal algérien Liberté que «c'est lui [le Président Bouteflika, ndlr] qui m'a proposé à ce poste» en soutenant que «s'il me demande de partir, je quitte mon poste. S'il me demande de rester, je reste».

Évoquant la situation qui prévaut au parlement algérien suite à cette fronde des députés de la majorité et ses conséquences sur le fonctionnement des institutions de l'État, Saïd Bouhadja affirmé, au même quotidien, qu'il estimait «qu'il n'y a aucun problème à l'APN, vu que ce qui s'est passé, ce matin, a été décidé à l'extérieur de l'Assemblée». «J'ignore encore les raisons véritables de ce comportement», a-t-il encore dénoncé.

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