En attendant les résultats de l'enquête sur le meurtre du journaliste saoudien Khashoggi, Justin Trudeau s'est prononcé sur la possibilité d'annuler un important contrat de vente d'armes canadiennes à l'Arabie saoudite:
«Nous étudions nos options», a-t-il déclaré, pressé d'indiquer si le Canada allait emboîter le pas à l'Allemagne qui a suspendu ses ventes d'armes à Riyad et exhorté les Européens à faire de même.
«Nous déplorons le meurtre de Jamal Khashoggi. (…) Nous avons de grandes questions pour l'Arabie saoudite sur ce qui s'est passé», a remarqué M. Trudeau.
Il a rappelé que la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland avait souligné samedi que les explications saoudiennes sur les circonstances de la mort du journaliste n'étaient «pas crédibles» et qu'Ottawa a réclamé une enquête approfondie.
Les pénalités financières dépasseraient le milliard de dollars canadiens en cas d'annulation de ce contrat de 15 milliards de dollars (9,9 milliards d'euros), pour la vente à Riyad de véhicules blindés légers, a indiqué le Premier ministre canadien sur la radio publique CBC. Cette commande, conclue en 2014, portait à l'origine sur 928 véhicules blindés légers, mais a été réduite à 742 en début d'année. Il s'agit de la plus importante vente d'armes canadiennes de l'histoire.
Ottawa avait exprimé l'an dernier des inquiétudes sur l'éventuelle utilisation de ces blindés légers dans des opérations de répression dans l'est de l'Arabie saoudite et au Yémen.