Le leader séparatiste anglophone au Cameroun devant la justice

© AP Photo / Sunday AlambaA woman walk past a campaign poster of President Paul Biya, in Yaounde Cameroon, Wednesday Oct. 10, 2018.
A woman walk past a campaign poster of President Paul Biya, in Yaounde Cameroon, Wednesday Oct. 10, 2018. - Sputnik Afrique
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Le président autoproclamé de la république virtuelle de l'Ambazonie, arrêté en janvier au Nigeria puis extradé au Cameroun, a été aperçu en public pour la première fois depuis son arrestation. Jeudi 1er novembre à Yaoundé, il a comparu avec neuf autres séparatistes pour une audience consacrée à l'examen de leur demande de libération.

Le leader sécessionniste Julius Sisiku Ayuk Tabe et neuf autres coaccusés sont apparus tout sourire et décontractés à la cour d'appel de Yaoundé, fortement militarisé pour la circonstance. Il faut dire qu'ils sont soupçonnés d'être les principaux responsables de la crise sécessionniste des régions anglophones du Cameroun, qui ont fait des centaines de morts et des centaines de milliers de déplacés depuis un an.

Maître Fru John Nsoh, avocat de la défense de Julius Sisiku Ayuk Tabe, revient sur le procès à la sortie de l'audience.

«Ce jour est un grand jour, parce que tous les prévenus étaient là. Apparemment, ils sont en forme, mais je ne suis pas médecin pour le dire avec certitude»,

a affirmé à la presse Me John Feu Nsoh, l'un des trois avocats des leaders anglophones après l'audience. Les avocats de la défense avaient introduit une demande de libération immédiate, arguant que leurs clients étaient illégalement détenus. Le 11 octobre dernier, Me Fru John Nsoh avait demandé sans succès la mise en liberté provisoire des activistes de la crise anglophone. L'audience, qui a duré deux heures, s'est déroulée à huis clos. Le juge a renvoyé le délibéré sur cette question au 15 novembre prochain.

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Depuis leur arrestation au Nigeria, suivie de leur extradition à Yaoundé en janvier 2018, ils n'avaient jamais été aperçus en public, encore moins par leurs proches. Une situation qui a suscité des rumeurs sur leur sort. Leurs soutiens et des proches parents avaient lancé des appels réclamant des preuves de vie au gouvernement.

Le 1er octobre 2017, le leader indépendantiste Sisiku Ayuk Tabe déclarait symboliquement l'indépendance de la république fantôme de l'Ambazonie. Un an plus tard, le conflit s'est enlisé et menace de se transformer en guerre civile, faisant des centaines de morts. Les organisations internationales dénombrent près de 300.000 déplacés internes et plus de 20.000 réfugiés camerounais au Nigéria. Ayuk Tabe et la plupart des autres militants anglophones arrêtés au Nigeria constituaient la branche politique du mouvement séparatiste camerounais, prônant la négociation avec Yaoundé pour arriver à leurs fins.

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