La Serbie a payé sa «dette envers la France par le sang et la vie»

© Sputnik . Service de presse du Président russe / Accéder à la base multimédiaLa commémoration du centenaire de l'Armistice à Paris
La commémoration du centenaire de l'Armistice à Paris - Sputnik Afrique
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La rédactrice en chef de Sputnik Serbia, Ljubinka Milinčić, revient sur la question de la place de la Serbie lors des commémorations de l'Armistice de 1918 à Paris. Ainsi, son Président a été placé dans les derniers rangs des invités, alors que le pays a grandement contribué à la victoire.

Ljubinka Milinčić, rédactrice en chef de Sputnik Serbia, a commenté la réaction indignée de la Serbie qui s'est retrouvée dans les derniers rangs des invités à la cérémonie de commémoration du centenaire de l'Armistice à Paris. Ce qui a conduit l'ambassadeur de France à Belgrade à déclarer qu'il le «regrettait».

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«L'ambassadeur français en Serbie a présenté ses excuses au Président Aleksandar Vučić pour cette “maladresse”, parce que, selon le protocole, le dirigeant d'un pays inexistant s'est vu attribuer une place plus importante que le Président d'un pays qui a perdu dans cette guerre le tiers de sa population et qui a apporté une contribution significative à la grande victoire», a souligné la rédactrice en chef de Sputnik Serbia.

«Un beau geste. Merci», a encore ironisé Ljubinka Milinčić, tout en se déclarant peu convaincue qu'il s'agissait d'une maladresse, la France étant considérée comme le berceau de la diplomatie.

L'ambassadeur a toutefois «relativisé le problème», affirmant que ce n'était peut-être qu'une impression donnée par la caméra et qu'en réalité, «l'accueil protocolaire du Kosovo n'était pas plus important que celui de la Serbie», a-t-elle poursuivi.

«Il s'avère ainsi que l'attitude envers le pays qui a versé le plus de sang dans cette guerre et celle envers un pays qui n'existait pas à l'époque [le Kosovo, ndlr] et qui, selon la moitié du monde, n'existe toujours pas, doit être la même», a-t-elle noté.

«Mais nous ne devons pas nous fâcher contre l'ambassadeur de France» et «nous nous devons de ne jamais oublier le navire français qui a évacué les soldats serbes, épuisés et affamés, vers l'île grecque de Corfou» occupée alors par les Alliés.

Revenant sur cet épisode, elle a rappelé que l'opération aurait été impossible sans le rôle décisif de la Russie qui avait averti les forces alliées que si des navires n'étaient pas envoyés immédiatement pour évacuer les troupes serbes, elle se retirerait de la guerre.

«Si ce n'était la menace du retrait de la Russie de la guerre, ce navire français n'aurait pas appareillé. Et si la Russie s'était alors retirée de ce conflit sanglant, toute la puissance des troupes allemandes combattant sur les fronts défendus par la Russie aurait été redirigée vers la France. Cela aurait été la fin de la Serbie, mais aussi la fin de la France», a constaté Ljubinka Milinčić.

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Revenant sur la situation internationale actuelle, elle a constaté que «les places en vue avaient été réservées à la cérémonie aux présents favoris du pays hôte».

«Nos alliés dans la Première et dans la Seconde Guerres mondiales, y compris la France, nous ont largué leurs messages “amicaux” depuis des avions de l'Otan. En de très grandes quantités», a-t-elle rappelé, évoquant l'opération militaire de bombardement par l'Otan de la Serbie durant la guerre du Kosovo, en 1999.

Pour conclure, Ljubinka Milinčić a rappelé les énormes sacrifices faits par la Serbie durant la Première Guerre mondiale.

«Il ne faut pas en vouloir à la France, il ne faut pas recouvrir de crêpe le monument de l'amitié avec la France et cacher notre passé. C'est un passé héroïque. Mais notre dette envers la France, nous l'avons payée par le sang et la vie de 62% des hommes du pays et de la vie de leurs enfants qui n'ont pas pu naître».

Lundi matin, l'ambassadeur de France à Belgrade, Frédéric Mondoloni a déclaré, selon le moteur de recherche serbe Naslovi.net, que la disposition des sièges pour célébrer le centième anniversaire du cessez-le-feu de la Première Guerre mondiale à Paris était «une maladresse qu'il regrettait» et a ajouté qu'il priait le Président Aleksandar Vučić et le peuple serbe d'accepter des excuses.

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