La Centrafrique au cœur d'une guerre d'influence entre Paris, Washington et Moscou

© AP Photo / Jerome DelayDes combattats séléka en Centrafrique
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Comment la République centrafricaine se retrouve-t-elle au cœur d'une guerre d'influence entre trois des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l'Onu? La réponse est à chercher dans les négociations pour prolonger le mandat de la Minusca, la mission onusienne en Centrafrique. Explications.

Que va-t-il advenir de la Minusca, la mission des Nations unies chargée du maintien de la paix en Centrafrique? Alors que le pays est toujours profondément divisé, l'opération doit s'achever le 15 novembre à minuit, heure de New York (le 16 à 6 h du matin à Paris) et les membres du Conseil de sécurité peinent à se mettre d'accord sur les modalités d'une éventuelle prolongation.

Chargée de protéger les civils et les droits de l'Homme, ainsi que de soutenir la transition politique dans ce pays d'Afrique centrale, la Minusca, est composée de plus de 14.500 Casques bleus, parmi lesquels plus de 2.000 agents de police. Et, comme en témoignent les 75 décès onusiens déplorés à ce jour, leur présence reste nécessaire pour éviter une flambée de violence comme en avait connu le pays à la suite de la chute de François Bozizé en mars 2013.

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Si aucun des membres permanents du Conseil de sécurité ne remet en cause la nécessité et l'utilité de la Minusca pour garantir la stabilité de la République centrafricaine et plus largement de l'Afrique centrale, les négociations patinent en raison de divergences entre Paris, Washington et Moscou.

L'initiative russe gêne la France et les États-Unis, puisque ces derniers voient dans l'effort de Moscou d'instaurer des pourparlers entre factions armées une manière de venir saper l'autorité de l'Union africaine, ce qu'a nié l'adjoint à l'ambassadeur de la Fédération de Russie à l'Onu, Dmitry Polyanskiy, lorsque l'AFP lui a posé la question:

«C'est une espèce de jalousie que nous sommes en train de voir. Les efforts déployés à Khartoum ne contredisent pas l'initiative africaine.»

À l'inverse, Moscou négocie pour que les militaires que la Russie a formés soient intégrés à la Minusca, au même titre que les 3.000 soldats entraînés et équipés par l'Union européenne qui devraient venir grossir les rangs de l'armée régulière.

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Et au milieu de ces arguments stratégiques, les États-Unis, fidèles au slogan «America first!» de Donald Trump, refusent de soutenir un projet de résolution qui permettrait d'augmenter le budget de la Minusca.

Si les postures des uns et des autres sont encore éloignées, un accord de dernière minute n'est pas à écarter, puisque tous soutiennent une prolongation de la Minusca et espèrent arriver à un compromis avant l'heure fatidique.

 

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