Le procès pour terrorisme d'un leader séparatiste anglophone s'ouvre au Cameroun

© Photo Capture d'ecran: YoutubeDes affrontements entre la police et des manifestants anglophones au Cameroun
Des affrontements entre la police et des manifestants anglophones au Cameroun - Sputnik Afrique
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Le procès du leader séparatiste anglophone du Cameroun, Sisiku Ayuk Tabe, accusé notamment de «terrorisme» et de «sécession», a débuté jeudi 6 décembre à Yaoundé. Le Président autoproclamé de l'État fantôme d'Ambazonie a comparu pour la première fois depuis son arrestation au Nigéria.

Un procès sous haute tension au Cameroun.

Apologie d'actes de terrorisme, sécession, complicité d'actes de terrorisme, financement des actes de terrorisme, révolution, insurrection, hostilité contre la patrie, bande armée, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État, défaut de carte nationale d'identité. Tels sont les 11 chefs d'accusation retenus contre le leader séparatiste anglophone Julius Sisiku Ayuk Tabe et ses neuf coaccusés par le tribunal militaire dans le procès qui a débuté jeudi 6 décembre.

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Au moment de l'identification des prévenus par la cour, les chefs séparatistes ont pris la juge au dépourvu en rejetant la nationalité camerounaise. Ils ne veulent pas être considérés comme des ressortissants camerounais. Ils se reconnaissent plutôt comme des «citoyens ambazoniens» et attendent de la juge Abega Mbazoa qu'elle en tienne compte au cours du procès. «Ce pays n'existe pas encore», a-t-elle rétorqué.

Après des heures d'échanges, la présidente du tribunal militaire, le colonel Abega Mbazoa, a renvoyé le procès au 10 janvier, à la demande des avocats des accusés qui ont sollicité du temps pour prendre connaissance du dossier.

Le président autoproclamé de la république virtuelle de l'Ambazonie, arrêté en janvier au Nigéria puis extradé au Cameroun, avait été aperçu en public pour la première fois jeudi 1er novembre à Yaoundé lors d'une audience consacrée à l'examen de leur demande de libération.

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Le 1er octobre 2017, le leader indépendantiste Sisiku Ayuk Tabe déclarait symboliquement l'indépendance de la république fantôme d'Ambazonie. Depuis la fin 2017, des séparatistes ont pris les armes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Un an plus tard, le conflit s'est enlisé et menace de se transformer en guerre civile, faisant des centaines de morts. Les organisations internationales dénombrent près de 300.000 déplacés internes et plus de 20.000 réfugiés camerounais au Nigéria. Ayuk Tabe et la plupart des autres militants anglophones arrêtés au Nigéria constituaient la branche politique du mouvement séparatiste camerounais, prônant la négociation avec Yaoundé pour arriver à leurs fins.

 

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