La Banque de France veut-elle prendre la place de Londres sur le marché des prêts d'or?

© AP Photo / Michael ProbstDes lingots d'or
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Le système du marché des prêts d'or est extrêmement opaque et il est impossible de retracer le chemin parcouru par les lingots. Le portail Vestifinance analyse dans ce contexte les liens entre la Banque de France et JP Morgan.

Le marché des prêts d'or des banques centrales est l'un des plus secrets, écrit mercredi le site d'information Vestifinance. On sait très peu de choses de sa structure et des opérations qui s'y déroulent.

Ce sont les régulateurs qui entretiennent cette opacité. Ce thème n'étant pratiquement pas couvert, certains observateurs pensent même qu'il est interdit aux médias de mener des investigations à ce sujet.

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C'est sur ce marché que les banques mondiales de la planète prêtent leurs réserves d'or aux banques commerciales, qui les revendent ensuite à leur tour. Ces relations sont liées par des engagements de retour des lingots. Autrement dit, le régulateur sait quelles banques commerciales lui sont redevables, c'est pourquoi il rapporte résolument la présence d'or dans ses coffres même s'il ne s'y trouve plus en réalité.

Au centre de ce marché se trouve la Banque d'Angleterre, qui propose ses coffres pour stocker le métal précieux à d'autres banques centrales, et ouvre des comptes pour les banques commerciales.

On a appris d'une publication de LBMA que la Banque de France était sortie sur ce marché à l'aide de l'un des géants du monde de la finance, la banque américaine JP Morgan. On ignore quand cela s'est produit exactement, mais la Banque de France était déjà connue comme un protagoniste actif de ce marché au moins depuis 2013.

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L'information sur les liens entre la Banque de France et JP Morgan est apparue en octobre dans la revue de la LBMA, dans laquelle la directrice adjointe du régulateur français Sylvie Goulard mentionne que la Banque de France facilitait actuellement l'accès d'autres banques centrales au marché des prêts d'or, en proposant des services conjointement avec la banque commerciale siégeant aux États-Unis.

Elle note également qu'en 2012, la Banque de France a commencé à élargir l'éventail de ses services d'or pour les gérants des actifs de réserve des banques centrales: en plus de proposer à d'autres banques centrales des services de stockage d'or, elle en fait de même pour les banques commerciales souhaitant stocker l'or de leurs clients.

Tout en proposant d'autres services caractéristiques de ce marché.

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Jusqu'à présent, de tels services n'étaient proposés qu'à Londres, mais la Banque de France est entrée dans la partie pour faire concurrence à son homologue britannique, essentiellement grâce au partenariat avec JP Morgan — l'un des plus grands acteurs de ce marché.

On ignore toutefois pourquoi il a fallu conclure un accord de partenariat avec une banque américaine et non française, comme BNP Paribas, Socgen ou Natixis, dont chacune est membre de la LBMA et travaille activement sur le marché londonien de l'or.

De plus, toutes les banques françaises mentionnées encore en 2010 étaient des protagonistes actifs des transactions dites «gold swaps» avec la BIS pour attirer des liquidités en dollars.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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