Les quatre chrétiens accusés en Algérie seront fixés sur leur sort à Noël

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La justice algérienne rendra, le 25 décembre, jour de Noël, son verdict dans l’affaire des quatre chrétiens accusés de prosélytisme et de pratique d’un culte religieux hors des endroits légaux. C’est ce qu’a indiqué le 12 décembre le site chrétien Portes Ouvertes.

Les quatre chrétiens qui ont comparu le 27 novembre devant le tribunal de la ville de Bouira, dans la région de Kabylie, à l'est d'Alger, pour avoir «incité un musulman à changer de religion» et «pratiqué un culte religieux dans un lieu non-autorisé», connaîtront leur verdict le 25 décembre, le jour de Noël. C'est ce qu'a rapporté le 12 décembre le site d'informations chrétiennes Portes Ouvertes, en affirmant que si les accusés sont reconnus coupables, ils risquent la prison et une forte amende. Les deux chefs d'accusations sont respectivement considérés en Algérie comme une infraction au regard du code pénal et une violation de la loi de 2006 relative à l'organisation du culte non-musulman.

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Selon le média, les quatre chrétiens risquent de deux à cinq ans de prison et une amende pouvant atteindre un million de dinars (environ 7400 euros).

D'après le site World Watch Monitor, qui a rapporté l'information en octobre, l'affaire a commencé en juillet 2018 suite à un différend familial, dans lequel ces chrétiens sont intervenus pour tenter d'apaiser la situation. En effet, à la suite d'un différend avec son mari, converti au christianisme, une femme a porté plainte contre celui-ci ainsi que contre trois autres personnes, issues d'une même famille, qui s'étaient interposées. Elle les accuse tous de «vouloir faire pression pour qu'elle devienne chrétienne».

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Réagissant à des informations d'atteinte à la liberté de conscience et de culte en Algérie, que des ONG ont dernièrement rapportées, évoquant la fermeture de certains lieux de culte et d'églises par les autorités algériennes, monseigneur Paul Desfarges, l'archevêque d'Alger, a déclaré le 20 juin dans un entretien accordé à l'Algérie Presse Service (APS), que «cela concerne l'Église protestante évangélique et non l'Église catholique».

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Mgr Desfarges a ajouté que les adeptes de l'Église protestante d'Algérie pratiquent leur culte «dans des lieux aménagés (salles ou habitations) en église», tout en soulignant que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs «est disponible à trouver une solution à ce problème» car les autorités algériennes «ne veulent pas que cette situation persiste».

La nouvelle Constitution algérienne, adoptée en 2016, affirme dans son article 42 que «la liberté d'exercice du culte est garantie dans le respect de la loi». En ce sens, la loi de 2006, fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, interdit tout exercice du culte dans des lieux non destinés à cet effet. La même loi précise que les édifices destinés à l'exercice du culte sont soumis au recensement par l'État qui assure leur protection.

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