Approfondissement, diversification, la coopération économique franco-russe sur des rails

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Les ministres français et russe de l'Économie ont signé trois déclarations d'intention, afin de renforcer leur coopération économique, au-delà des secteurs de l'énergie, de l'industrie et du spatial. Une rencontre qui conclut une année marquée par une nette augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays. Analyse.

Tourisme, finance verte et productivité du travail, tels sont les trois axes auxquels la coopération économique entre la France et la Russie devrait s'élargir.

Lundi 17 décembre, Bruno Le Maire, le ministre français de l'Économie, et son homologue russe Maxim Oreshkin ont signé trois déclarations d'intention sur la coopération bilatérale, en marge du Conseil franco-russe sur les questions économiques, financières, industrielles et commerciales (CEFIC). Conseil à l'occasion duquel des représentants des milieux d'affaires franco-russes se sont réunis à Bercy pour échanger au sein de groupes de travail thématiques.

«Cette vingt-quatrième édition du CEFIC marque la fin d'une année qui a été particulièrement profitable à la coopération économique entre la France et la Russie,» a souligné Bruno Le Maire.

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Trois déclarations d'intention qui comprennent dix projets «très concrets», qui font suite à la visite d'Emmanuel Macron en Russie en mai dernier, à l'occasion de la 22e édition du forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF). 

Forum dont la France fut l'invitée d'honneur, un «geste symbolique important», «apprécié par le Président de la République et apprécié par la France,» précise le ministre français. Ce dernier souligne que le renforcement des liens économiques entre la France et la Russie s'illustre, en 2018, également de manière quantifiable:

«Nous avons eu une augmentation de 26% des échanges économiques entre la France et la Russie au cours de l'année passée.»

«Fin 2017 la France était le 3e investisseur étranger en stock en Russie et le 2e investisseur étranger en flux. Tout ceci montre que nous sommes dans la bonne direction», avait auparavant précisé Bruno le Maire. Notons toutefois que sur le plan des échanges commerciaux entre les deux pays, si ceux-ci progressent pour s'établir à 14,2 milliards de dollars sur la période janvier-octobre 2018- soit déjà plus que les 13,6 milliards de dollars pointés par le service Fédéral des Douanes- ils restent néanmoins loin des 22,2 milliards de dollars atteints en 2013, avant la mise en place des sanctions occidentales et des contre-sanctions russes. Un régime qui vient d'être renouvelé pour six mois par Bruxelles, sur fond de regain de tensions entre Kiev et Moscou.

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S'il existe une volonté de renforcer les liens économiques bilatéraux, au-delà des traditionnels domaines de coopérations que sont l'énergie, l'aéronautique et l'industrie, ceux-ci n'en demeurent pas moins «stratégiques» aux yeux de Paris. 

En effet, si Bruno Le Maire rappelle son engouement pour la finance verte- une «réponse économique au changement climatique», espérant que des projets conjoints puissent être identifiés d'ici le prochain CEFIC- il rappelle aussi «notre attachement à ce projet Yamal et aux futurs développements, je pense en particulier au projet Artic.»

Yamal-LNG, c'est le projet gazier géant développé par le Russe Novatek, le Français Total (qui détient 19% du capital de Novatek) et le Chinois CNPC, dans le Grand Nord russe. Un projet «phare», «symbolique», «qui a remarquablement réussi, au-delà de nos espérances», pour lequel Bruno le Maire a pris la décision de faire assumer plus de risques au «mécanisme de garantie» de l'État, appelant les acteurs économiques nationaux à partager cet engouement.

«Je souhaite que le maximum d'entreprises françaises soient partie prenante à ce projet Artic pour marquer à quel point la coopération dans le domaine énergétique est absolument vitale pour nos deux pays.»

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Autres pistes évoquées par Bruno le maire, le développement des nouvelles mobilités en Russie comme le covoiturage, l'un des groupes de travail thématique du CEFIC travaillant justement à «développer le cadre juridique du covoiturage en Russie.»

Au-delà d'ouvrir de nouveaux champs de coopération, le Conseil franco-russe a manifesté son intention de coopérer sur des questions internationales, comme la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) «à laquelle la France est très attachée et dont elle fait une priorité pour l'année 2019,» précise le ministre, ou encore «faire comprendre à nos partenaires européens que c'est l'intérêt de l'Europe tout entière d'avoir des relations proches, amicales et renforcées avec la Russie.»

«L'Histoire de la France, maintenant, se confond avec l'histoire de la construction européenne. Cela ne doit pas empêcher la France d'être l'un des moteurs du rapprochement entre l'Union européenne et la Russie et du renforcement des accords économiques entre l'Union européenne et la Russie.»

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