«Il est interdit d’interdire»: quel est le lien entre les Gilets jaunes et mai 1968?

© Photo Le service de presse du Musée d'art contemporain de MoscouL’exposition «Il est interdit d’interdire» au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou
L’exposition «Il est interdit d’interdire» au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou - Sputnik Afrique
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Existe-t-il un lien direct entre les Gilets jaunes et mai 1968? Anna Zhurba, spécialiste en relations internationales et commissaire adjointe de l’expo «Il est interdit d’interdire», consacrée aux évènements de mai 1968, estime que oui au micro de Sputnik. Elle l’explique par le «code génétique des Français».

L'exposition «Il est interdit d'interdire», consacrée aux évènements de mai 1968 en France, présente des affiches originales de l'époque ainsi que des magazines, des journaux et des interviews de manifestants, prêtés par des collections privés. L'exposition a été inaugurée le 12 décembre, en plein mouvement des Gilets jaunes, au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou avec le soutien de l'Institut français de Russie.

La commissaire adjointe de l'exposition Anna Zhurba s'est entretenue avec Sputnik en établissant un parallèle entre les deux mouvements, malgré les 50 ans qui les séparent.

«Si la population avait obtenu ce qu'elle voulait à l'époque, les évènements d'aujourd'hui à Paris et à Bruxelles n'auraient pas eu lieu», estime Mme Zhurba en expliquant que les manifestants de mai 1968 avaient atteint un certain résultat, mais bien loin de celui qu'ils espéraient.

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L’exposition «Il est interdit d’interdire» au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou  - Sputnik Afrique
L’exposition «Il est interdit d’interdire» au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou

 

En parlant des résultats éventuels des manifestations des Gilets jaunes, Anna Zhurba a estimé que «l'enjeu n'était pas d'augmenter les salaires de 100 euros, mais de combler le fossé incroyable entre les pauvres et les riches, tout comme d'améliorer l'accès à l'éducation, aux services médicaux. Ces problèmes existent dans le monde entier et sont également d'actualité dans d'autres pays».

Il faut aussi comprendre que la France est un pays membre de l'Union européenne, amenant à ce que «certaines décisions doivent être approuvées au niveau de l'UE, et non de la France», ajoute Mme Zhurba.

 

Mais manifester, faire valoir ses droits, est «le code génétique des Français» et c'est ce code qui «relie les évènements de mai 1968 et les évènements d'aujourd'hui».

«Il est certain que les petits-enfants ou les enfants de ceux qui nous ont offert ces affiches [pour l'exposition, ndlr] sont au courant de la participation de leurs parents ou grands-parents à ces événements. C'est une histoire qui est transmise de génération en génération et qui, bien sûr, affecte la formation de conscience des jeunes en France aujourd'hui».

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L’exposition «Il est interdit d’interdire» au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou

En établissant un parallèle entre les manifestations de mai 1968 et les Gilets jaunes, il faut également mentionner la réaction en chaîne dans différents pays. Ceux-ci prennent exemple sur la France, que ce soit il y a 50 ans ou aujourd'hui.

 

«Le fait est que les actions des Français sont toujours très remarquées», explique Mme Zhurba en ajoutant qu'ils se sont choisis un symbole «qui est désormais devenu un nom commun, et en cela ils sont bons».

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L’exposition «Il est interdit d’interdire» au centre éducatif du Musée d'art contemporain de Moscou

À la question de savoir s'il est vraiment «interdit d'interdire», Anna Zhurba répond par l'affirmative.

«Absolument. Seules les interdictions génèrent du radicalisme et de l'ignorance. J'espère que l'Homme est une créature suffisamment consciente pour pouvoir utiliser sa liberté. Dans le cas où elle n'est pas suffisamment consciente, je suis sûre qu'elle peut apprendre. Et mieux vaut apprendre que de vivre dans un monde rempli d'interdictions».

En conclusion, l'interlocutrice de Sputnik explique que le projet «Il est interdit d'interdire» vise à «plonger au maximum les spectateurs dans le contexte des événements de l'époque». Elle a également ajouté qu'«il était nécessaire que les événements d'aujourd'hui en France soient présentés de manière objective dans l'avenir», même dans 50 ans.

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