Pour cette ministre québécoise, le hijab est «un signe d'oppression»

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À peine nommée ministre québécoise de la Condition féminine, Isabelle Charest a été fortement critiquée par l'opposition concernant sa position sur le port de signes religieux au Québec, les jugeant comme «un signe d'oppression».

Devenue mardi la ministre responsable de la Condition féminine dans le gouvernement québécois, Isabelle Charest a confirmé sa fidélité au cap sur la laïcité de l'État choisi par le premier ministre du Québec François Legault, écrit le site d'information TVA Nouvelles.

Intervenant mercredi devant la presse, elle a qualifié tout symbole religieux imposé par telle ou telle confession de «signe d'oppression». Et il ne s'agit pas seulement du hijab, a précisé la ministre.

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«Quand [une religion, ndlr] dicte le port d'un vêtement ou de quelque chose, pour moi, ce n'est pas une liberté de choix», a-t-elle indiqué.

Quant au hijab, elle a réaffirmé sa critique de cet attribut féminin musulman.

«Le hijab, je vous ai dit que ça ne correspondait pas à mes valeurs. Mes valeurs sont qu'une femme devrait être libre de porter ce qu'elle veut ou ce qu'elle ne veut pas porter. J'assume pleinement ce que j'ai dit [mardi, ndlr]», a-t-elle ajouté.

Et de poursuivre:

«Pour les femmes qui […] se le font dicter par la religion, pour moi c'est un signe d'oppression. Maintenant, je sais qu'il y a des femmes qui choisissent de le porter. C'est leur choix et je le respecte.»

Les partis d'opposition ne se sont pas gênés pour s'en prendre à la nouvelle ministre, écrit le site lapresse.ca. Ainsi Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire de Québec solidaire, a qualifié les propos de la femme politique de «maladroits» tout en soulignant qu'il y avait des musulmanes qui portent le hijab volontairement et que ce n'était pas à la ministre de la Condition féminine «de leur dire quoi faire et quoi porter».

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De son côté, le chef par intérim du Parti libéral, Pierre Arcand, évoque «la liberté de choix». Selon lui le peuple du Québec a actuellement besoin «de la tolérance et de la sérénité».

Rappelons qu'avec son projet de loi sur la laïcité de l'État, le gouvernement Legault était déjà fortement critiqué par les défenseurs du multiculturalisme canadien. La Coalition avenir Québec, dirigée par M.Legault, veut interdire le port de signes religieux pour les personnes en position d'autorité, c'est-à-dire les juges, les policiers, les enseignants et les gardiens de prison.

Pour certains, l'application de cette politique de laïcité serait discriminatoire envers les personnes de confession musulmane. Le Premier ministre québécois entend toutefois garder le cap. Il a récemment annoncé qu'il entendait régler ce dossier d'ici l'été. En entrevue le 3 janvier avec la chaîne LCN, François Legault a affirmé que cette politique permettrait au contraire de lutter contre l'extrémisme et le racisme.

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