À l'occasion de la réunion du Parlement européen consacrée au Droit de manifester pacifiquement et à l'usage disproportionné de la force en France et en Europe, le collectif des «Soignants français pour un moratoire sur l'usage des armes sub-létales» a adressé mardi au Parlement européen un communiqué publié sur le site change.org. Dans ce document, ils ont réitéré leur revendication d'interdire aux forces de l'ordre d'utiliser des armes «sub-létales» contre des manifestants.
Selon ce communiqué, les blessures causées par de telles armes peuvent entraîner des risques «majeurs de décès ou d'atteinte à l'intégrité physique».
À l'approche du vote de la résolution du Parlement européen sur le droit à manifester pacifiquement et l'usage proportionné de la force, prévu le 14 février, l'eurodéputée Génération.s Isabelle Thomas a déclaré que, depuis trois mois en France, «un mouvement social populaire [faisait] l'objet d'une répression systématique et disproportionnée».
Le Conseil d'État avait rejeté, le 1er février la demande de suspension de l'usage des LBD. Il avait été saisi par la CGT, la Ligue des droits de l'Homme, le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France, qui jugent leur usage dangereux, ainsi que par quatre personnes blessées par des tirs à Nîmes et Montpellier.
Entre le 17 novembre dernier, date du début du mouvement des Gilets jaunes, et le 28 janvier, 9.228 tirs de LBD par les forces de l'ordre ont été recensés au niveau national, a fait savoir une représentante du ministère de l'Intérieur, Pascale Léglise. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait annoncé le chiffre de quatre blessés graves à un œil. Cependant, le collectif militant «Désarmons-les» évoque, quant à lui, 20 personnes rendues borgnes ou gravement blessées à un œil.