«Pas dans ma cour!»: les Siciliens opposés à la station de surveillance électronique US

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Le MUOS est un système militaire de surveillance électronique à haute fréquence et à bande étroite, composé de 4 satellites géostationnaires et de 4 stations de réception au sol, dont l’une se trouve à Niscemi, en Sicile. Dès le départ, la population a farouchement protesté contre cette base américaine. Sputnik en a discuté avec un militant local.

Appelé à apporter un nouveau niveau de communication entre les forces américaines et leurs alliés dans le monde entier, le MUOS (Mobile User Objective System) est composé de quatre satellites géostationnaires et de quatre stations de réception au sol, dont l'une se situe au beau milieu d'une réserve naturelle à Niscemi, en Sicile.

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Dès le départ, la station du MUOS, construite dans une réserve naturelle, a fait l'objet d'importantes manifestations en raison de son impact sur l'environnement et à cause de la pollution électromagnétique résultant de son exploitation, a rappelé à Sputnik Rino Strano, représentant du comité No Muos et interlocuteur régional de WWF Sicilia.

«Pour la construire, toute une colline a été aplanie dans la zone la plus protégée de la réserve naturelle. Par conséquent, toute la végétation y a été liquidée, d'où une dévastation certaine du territoire. […] Je ne veux pas parler politique, mais je suppose que les Américains n'auraient même pas pensé à implanter une structure militaire stratégique dans le Grand Canyon ou dans un autre parc national des États-Unis. Chez eux, ils se préoccupent de l'environnement, mais ne font aucun cas du territoire italien», s'est indigné l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que le problème avait toutefois été créé par les politiciens italiens.

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«Quand nous formulons aux Américains nos griefs au sujet du détriment porté à l'environnement, ils nous répondent à chaque fois: "Pardon, mais nous y avons déployé notre station parce que vous nous l'avez permis". Autrement dit, la faute en revient à celui qui a initialement délivré une telle autorisation qui ne correspond pas aux lois de la Sicile», a expliqué le militant.

Selon ce dernier, la station du MUOS n'a pas de personnel spécial qui contrôle les antennes sur place.

«Elles sont contrôlées depuis la Virginie ou d'autres endroits aux États-Unis. […]. Théoriquement, ils [les Américains, ndlr] peuvent faire tout ce qu'ils veulent, ce qui nous préoccupent sérieusement», a poursuivi M.Strano, évoquant entre autres le risque que représentent ces «antennes de la mort» pour la santé de la population locale.

Il a souligné que la structure du MUOS créait une multitude de problèmes en Sicile.

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«Nous sommes devenus une cible stratégique qui serait détruite le cas échéant. On nous dit que c'est un système de défense, mais en réalité, ce n'est rien d'autre qu'un système d'armement qui contrôle les cibles des drones de la base navale de Sigonella située en Sicile, la base logistique la plus équipée de la 6e flotte américaine en Méditerranée. Le contrôle en est américain, mais le problème est le nôtre», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.

La station de surveillance électronique MUOS à Niscemi est une base militaire américaine qui fait partie du système de communication globale reliant les unités combattantes des États-Unis et de l'Otan. Les observateurs constatent qu'aux risques sanitaires et environnementaux s'ajoute aussi celui d'attaque terroriste. En effet, si cette base donne donc la mort de façon directe via les émissions d'ondes électromagnétiques, elle la donne aussi de façon indirecte avec l'envoi de drones chargés de surveiller et de tuer sur les territoires ciblés. Aussi, n'est-il pas du tout étonnant que les habitants locaux adoptent une attitude qui se résume comme «pas dans ma cour!».

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