Le mollah Omar se serait caché sous le nez des Américains pendant des années

© AP Photo / Dar YasinA general view of a neighborhood during the night in Kabul, Afghanistan, Sunday, Feb, 13, 2011
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Le fondateur des talibans*, le mollah Omar, se serait caché à cinq kilomètres d’une base américaine dans le sud de l’Afghanistan, affirme Bette Dam, journaliste néerlandaise, dans son livre «À la recherche d’un ennemi». Ses données recueillies sur le terrain réfutent l’information officielle que le mollah Omar s’était réfugié au Pakistan.

L'ancien dirigeant de l'Émirat islamique d'Afghanistan et fondateur des talibans*, le mollah Omar, de son vrai nom Mohammad Omar, considéré comme exilé au Pakistan, se serait réfugié à cinq kilomètres d'une base américaine dans le sud-est de l'Afghanistan, selon l'enquête de la journaliste néerlandaise Bette Dam dont le résumé en anglais a été publié sur le site du Zomia Center, un centre de recherche américain.

Installée depuis longtemps dans le pays, elle a publié ses recherches sur la biographie de l'islamiste dans le livre «À la recherche d'un ennemi» en néerlandais encore non traduit. Le livre apparaît en pleine discussion sur le retrait possible de l'armée américaine de l'Afghanistan pour mettre fin à la guerre menée depuis plus de 17 ans.

​Selon les données de la journaliste, recueillies au cours des cinq ans de son enquête, le mollah Omar, vivement recherché par les Américains, a vécu dans la clandestinité à côté d'eux. Il ne communiquait plus avec sa famille et prenait des notes dans un langage imaginaire, affirment des dizaines de chefs talibans* interrogés par Bette Dam, y compris Jabbar Omari, ancien garde-corps de l'islamiste.

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Après la chute du régime taliban* en 2001, il a dû abandonner le pouvoir et devenir une sorte de chef spirituel. Son premier refuge était un complexe situé à Qalat, dans une province du sud-est de l'Afghanistan nommée Zâbol, lit-on dans l'ouvrage cité.

Bette Dam affirme que malgré ce voisinage, les Américains ont échoué plusieurs fois à capturer le mollah Omar. La première fois, il se serait camouflé derrière un tas de bois lorsqu'une patrouille passait. Un autre jour, Mohammad Omar s'est caché dans l'unique chambre du complexe qui n'a pas été fouillée par les troupes étrangères.

Selon l'ouvrage, il a changé de repaire quand la base Lagman était en construction en 2004 à quelques centaines de mètres de son abri. Wolverine, seconde base, habitée par plus de 1.000 militaires américains et des forces spéciales britanniques, a été installée à cinq kilomètres de son refuge. Prenant en compte le danger d'être attrapé par ces derniers, le mollah Omar a passé des années sans quitter son lieu de cache à écouter les actualités sur la BBC en langue pachto. Sa mort en 2013 a été gardée secrète par les talibans* pendant deux ans.

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Cependant, des sources officielles se sont montrées sceptiques face à cette recherche effectuée sur le terrain. Le porte-parole de la présidence afghane Haroon Chakhansuri a «fermement rejeté» des «affirmations délirantes». David Petraeus, ancien directeur de la CIA et ex-chef de l'armée américaine en Afghanistan, a déclaré à The Wall Street Journal que «nous avions accès à tout l'Afghanistan et je serais très surpris que le mollah Omar ait pris ce risque».

De son côté, l'ex-ministre afghan de l'Intérieur Amrullah Saleh, chef des services de renseignement de 2004 à 2010 affirme avoir «des piles et des piles de preuves» que le chef des talibans* se soit caché au Pakistan jusqu'à sa mort.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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