Quand le président du Parlement européen dérape sur Benito Mussolini

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Les propos du président du Parlement européen Antonio Tajani sur le régime de Benito Mussolini en Italie ont déclenché une vive polémique dans son pays et au-delà, notamment à Strasbourg. Mis au pied du mur, M.Tajani a dû présenter ses excuses et a de son côté dénoncé une instrumentalisation.

Le président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani, s'est excusé jeudi pour ses propos sur Mussolini, qui ont créé la polémique dans son pays et ont été condamnés par plusieurs groupes politiques à Strasbourg, certains allant jusqu'à réclamer sa démission.

«En tant qu'antifasciste convaincu, je présente mes excuses à tous ceux qui ont pu être offensés par ce que j'ai dit. Mes propos n'avaient aucunement pour but de justifier ou de minimiser un régime antidémocratique et totalitaire», a indiqué M.Tajani dans un communiqué. «J'ai toujours été profondément antifasciste, j'ai toujours souligné que Mussolini et le fascisme étaient les chapitres les plus sombres de l'histoire du siècle dernier, sans aucune distinction», a assuré le président du Parlement européen.

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Mercredi, Antonio Tajani avait déclaré sur une radio italienne: «on peut ne pas partager sa méthode. […] Mais il faut être honnête, Mussolini a fait des routes, des ponts, des bâtiments, des installations sportives, il a réaménagé tant de zones de notre Italie». «D'une manière générale, je ne considère pas son action au gouvernement comme positive, mais il y a des choses qui ont été faites», avait-il insisté, tout en évoquant aussi des «erreurs […] très graves, inacceptables».

Ces propos, qu'Antonio Tajani juge «instrumentalisés», ont créé la controverse en Italie et à Strasbourg. Le président du Parlement européen a toutefois été défendu par son parti européen, le PPE (droite), qui a souligné qu'il était «un démocrate» et partageait avec son groupe parlementaire «la condamnation du fascisme».

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En février, Antonio Tajani avait déjà déclenché une autre polémique: il avait été accusé de tentative de révisionnisme politique par la Slovénie, qui lui reprochait d'avoir cherché à occulter les responsabilités du fascisme italien dans la Seconde Guerre mondiale.

Lors d'une cérémonie organisée à Basovizza, près de la frontière slovène, M.Tajani avait évoqué «des milliers de victimes innocentes tuées parce qu'elles étaient italiennes». Cela avait fait bondir les autorités slovènes, qui avaient souligné que le massacre d'Italiens par des partisans yougoslaves à la fin de la Seconde Guerre mondiale visait principalement des fascistes.

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