«On va vers la révolution»: des manifestants à Paris dénoncent la violence sociale

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Manifestation syndicale à Paris, 19 mars 2019 - Sputnik Afrique
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Des participants à la journée de manifestations et de grèves organisée ce mardi à l’initiative de syndicats ont expliqué à Sputnik pourquoi ils étaient descendus dans la rue. Selon eux, les violences enregistrées pendant la mobilisation des Gilets jaunes ne sont rien par rapport à la violence sociale dont le gouvernement est responsable.

La grève nationale, qui s’est tenue ce mardi en France à l’initiative des syndicats CGT et FO, mais aussi d’organisations de jeunes, devrait montrer au gouvernement la nécessité d’écouter les revendications du peuple pour éviter la montée de violences et une révolution, ont estimé plusieurs manifestants interrogés par Sputnik.

«S’il y a quelques vitrines cassées, tant pis. Mais la pire des violences, c’est de voir tous ces gens qui dorment dehors, qui n’ont pas de logement, qui n’ont pas de boulot. C’est une violence sociale dont on ne parle jamais. Et c’est la pire» dans un pays assez riche comme la France, a indiqué un retraité, Marc.

Une autre manifestante, Michèle, qui portait un gilet jaune, a commencé par saluer la décision des syndicats d’organiser une action de protestation pour protéger le peuple alors qu’il n’y avait jusque-là «que les Gilets jaunes».

À son avis, «on va vers la révolution» et seul le départ du gouvernement et la tenue de nouvelles élections pourraient régler la situation qui pourrait encore s’aggraver après la décision annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe de prendre des mesures exceptionnelles pendant les manifestations.

«La violence sociale qu’on vit depuis des années, cela, c’est une réelle violence: ne pas pouvoir nourrir ses enfants, d’être dans la galère […]. C’est de la violence qu’on vit au quotidien. Le mettre en relation avec quelques vitrines, non […]. On en est là, en France. Il y a tant de SDF, de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté. C’est les émeutes de la faim et tout peut aller dans n’importe quel sens», a noté Michèle à Sputnik.

Un autre participant à la grève nationale a précisé que pendant l’action de ce mardi les organisations syndicales portaient «les revendications des salariés, notamment en terme de revalorisation des salaires» et la défense du service public de proximité.

La revalorisation des salaires «est aussi une revendication des Gilets jaunes, mais nous on la porte depuis des années […]. Le seul objectif du gouvernement est d’offrir des garanties aux actionnaires, au capital et réduire le service public. Cela ne réduira pas la dette», a-t-il ajouté.

Deux manifestantes, Annick et Katie, ont expliqué être venues pour soutenir la cause sociale et le service public et protester contre «le mépris» du Président Macron qui est toujours «ailleurs que là où il devrait être»: être avec les manifestants pour les écouter.

Manifestation syndicale à Paris, 19 mars 2019 - Sputnik Afrique
Grève générale en solidarité avec les Gilets jaunes: manifestation à Paris
D’après elles, la force déjà utilisée par la police est insupportable et dans ce contexte, les violences et dégradations dont on parle pendant les actes des Gilets jaunes sont une réaction naturelle des manifestants. Annick et Katie ont, elles aussi, dénoncé la violence sociale dont le gouvernement est responsable et qui, selon elles, est la vraie raison de la mobilisation.

«Pourquoi les gens ont commencé à aller dans la rue? Parce que ce sont des gens qui n’ont pas de quoi vivre, qui ne peuvent élever correctement leurs enfants, qui vivent dans la misère, qui cherchent du travail et qui n’en trouveront jamais. C’est une vraie violence de la part du gouvernement de mettre les gens dans cette situation», a déclaré Annick.

La CGT et FO ont appelé à descendre dans la rue mardi lors d'une journée commune de manifestations et de grèves, avec l'espoir de reprendre la main et de faire entendre leurs revendications sur le pouvoir d'achat, après quatre mois de mobilisation des Gilets jaunes. La FSU et les organisations de jeunes UNEF (étudiants) et UNL (lycéens) se sont aussi jointes à cette journée d'action nationale afin d'«amplifier le mouvement social».

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