«Le silence me tue»: lettre ouverte de la fille de l’octogénaire touchée par une grenade

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Après que Geneviève Legay a été blessée à Nice le 23 mars, la fille de l'octogénaire décédée à Marseille le 2 décembre après avoir été touchée par des fragments de grenade lacrymogène, a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Dans ce texte, elle dénonce «l’ignorance» de la mort de sa mère «sur la scène médiatique et politique».

Cette lettre ouverte de Milfet Redouane, fille de l'octogénaire décédée à Marseille le 2 décembre après avoir été touchée par des fragments de grenade lacrymogène, à Emmanuel Macron a été publiée uniquement sur Révolution permanente, un site proche du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Alors même que l'authenticité du texte ne fait aucun doute, confirme Check News de Libération, qui a contacté l'auteur de ce message.

«Le silence me tue, l'ignorance de sa mort sur la scène médiatique et politique me tue, chaque déclaration irresponsable des responsables me tue et appuie très fort sur ma blessure», écrit-elle.

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Selon la rédaction de Révolution permanente, contactée par Check News, Mme Redouane a décidé de rédiger cette lettre après que Geneviève Legay, septuagénaire, a été blessée à Nice le 23 mars lors d'une manifestation des Gilets jaunes.

«Après ce qui est arrivé à Geneviève Legay, Milfet [Redouane] nous a fait part de son indignation suite aux propos d'Emmanuel Macron», précise le comité de rédaction de Révolution permanente.

Milfet Redouane, qui a précisé à Check News avoir été «énervée» par les propos d'Emmanuel Macron, a dressé dans son texte un parallèle entre les accidents survenus à Marseille et à Nice.

«Même si vous étiez restée chez vous, vous n'étiez pas à l'abri. Zineb Redouane en est une preuve, vous avez tous mes respects et tout mon soutien», écrit-elle en s'adressant à la militante niçoise.

Pour rappel, le Président de la République avait souligné dans une interview accordée à Nice-Matin et publiée le 25 mars que «quand on est fragile […] on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits».

Après avoir initialement nié tout «contact direct» entre la septuagénaire blessée et les forces de l'ordre, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a fini par reconnaître le 29 mars qu'un policier avait provoqué la chute de Geneviève Legay. Par la suite, le policier en question a exprimé ses «sincères regrets» tout en précisant n'avoir agi que «dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie», a indiqué son avocat Me Verrier.

Zineb Redouane a été quant à elle atteinte par des fragments de grenade lacrymogène lorsqu'elle fermait sa fenêtre, au quatrième étage d'un immeuble situé dans le 1er arrondissement de Marseille. Selon le parquet de Marseille, elle est décédée quelques heures plus tard sur la table d'opération, à la suite d'un «choc opératoire». L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de l'enquête, a assuré que «le choc facial n'était pas la cause du décès».

La rédaction de Révolution permanente a déclaré à Check News n'avoir «reçu aucune sollicitation pour que cette tribune soit relayée sur un autre média». Milfet Redouane a également confirmé qu'elle ne s'était pas rapprochée d'autres médias pour publier son texte, qui a pour l'instant totalisé près de 20 000 partages sur Facebook.

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