L'Iran, sous inondations, privé d'aide à cause du «terrorisme économique» des USA?

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Le Croissant-Rouge iranien a déploré la difficulté de faire appel à l'aide internationale nécessaire pour pallier les conséquences des inondations catastrophiques qui ont touché le pays, et ce à cause des sanctions américaines.

Pendant deux semaines consécutives, les villes et villages iraniens ont subi des inondations pendant que les représentants officiels s'échangeaient des accusations. Le Croissant-Rouge iranien dénonce les sanctions américaines, qui empêchent de faire appel à l'aide nécessaire, écrit le site d'information Vestifinance.

​La province du Lorestan, au sud-ouest du pays, est la dernière région en date à avoir subi les inondations. Depuis le 1er avril, les Iraniens publient sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos où des maisons disparaissent littéralement sous l'eau, et des ponts s'écroulent.

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Selon l'Organisation météorologique iranienne, il faut s'attendre prochainement à de nouvelles averses, à des rafales de vent, à des inondations et à des débordements de fleuves dans plusieurs provinces. Les représentants officiels avertissent les Iraniens qu'il est pour l'instant impossible de voyager dans les provinces de l'ouest et du sud-ouest, et appellent à faire preuve de prudence en voyageant dans les régions touchées par les inondations.

​Un haut fonctionnaire iranien déplore l'impact des sanctions américaines qui empêchent d'apporter l'aide aux personnes touchées. Le 30 mars, Ali Asghar Peyvandi, directeur de la Société iranienne du Croissant-Rouge, a déclaré:

«Avant les sanctions, plusieurs comptes du Croissant-Rouge étaient liés au système SWIFT. Nous pouvions y recourir quand nous avions besoin d'aide. A présent ils font l'objet de sanctions et nous ne pouvons pas effectuer de virements en provenance d'autres pays, y compris de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.»

​Et d'ajouter: «Pendant les séismes de 2017 à Kermanshah, nous avons dû utiliser le compte d'un hôpital appartenant à la Société iranienne du Croissant-Rouge pour obtenir l'aide de la fédération. Nous avons écrit à la fédération et à l'Onu pour les informer de l'impact des sanctions sur notre capacité à recevoir l'aide internationale, mais n'avons reçu de réponse.»

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En tant qu'organisation humanitaire chargée d'aider en cas de catastrophe, la Société iranienne du Croissant-Rouge «attend une exemption des sanctions américaines», mais sans résultat pour l'instant.

D'après le rapport de l'agence de presse Reuters, la semaine dernière le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu s'est dit prêt à proposer son aide à l'Iran. Cependant, «les défis associés aux sanctions unilatérales influenceront la réaction de l'Onu et sa décision d'apporter ou non son soutien».

​Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a critiqué sur Twitter le 1er avril l'impact des sanctions sur les opérations d'aide. Il a noté que la pression de Donald Trump et la négligence de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies empêchait le Croissant-Rouge iranien d'apporter son aide dans tous les régions dévastées par ces inondations sans précédent:

«Il est impossible à l'heure actuelle de profiter de différents types d'équipements, notamment d'hélicoptères qui livrent l'aide humanitaire. Ce n'est pas simplement une guerre économique, c'est du terrorisme économique».

​Le Président Hassan Rohani et le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont échangé des accusations quand le CGRI a fait exploser une voie ferrée au nord de l'Iran pour faire dévier les inondations. Le président Rohani a déclaré que l'explosion dont le CGRI était fier n'avait pas changé la situation, mais qu'elle avait «simplement transféré l'eau d'une région vers une autre». Le commandant du CGRI, Mohammad Ali Jafari, a rétorqué: «Si les organes de l'administration utilisaient toutes les ressources et possibilités, le transfert de l'eau se déroulerait plus vite.»

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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