Les émissions de CO2 peuvent être stabilisées sans nuire à l'économie

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Des chercheurs russes ont étudié la dynamique des émissions globales de CO2 provoquées par la combustion d'hydrocarbures dans le monde et ont analysé leur impact sur l'économie. La principale conclusion est que la stabilisation et même la baisse des émissions de gaz à effet de serre est possible sans préjudice pour la croissance économique

Des chercheurs de l'Académie russe de l'économie nationale et du service public auprès du Président de la Fédération de Russie (RANEPA) ont étudié la dynamique des émissions globales de dioxyde de carbone (CO2) provoquées par la combustion d'hydrocarbures dans le monde et ont analysé leur impact sur l'économie. Ces résultats ont été publiés dans la revue Ekonomitcheskaïa politika.

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L'Accord de Paris sur le climat est entré en vigueur en 2017. Objectif: appliquer la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et retenir la hausse de la température mondiale moyenne en-dessous de 2 °C. Bien que l'accord ne contienne pas d'engagements concrets des pays en matière d'émission de gaz à effet de serre, depuis le début de sa mise en œuvre les chercheurs ont constaté une stabilisation des émissions globales de CO2 dues à la combustion d'hydrocarbures et aux processus industriels.

Les spécialistes de l'Institut d'études économiques appliquées de la RANEPA et du programme Climat et énergie du Fonds mondial pour la nature (WWF) ont analysé les causes de cette stabilisation pour parvenir à la conclusion qu'elle résultait du remplacement du charbon par le gaz, ainsi que du passage aux sources d'énergies renouvelables et aux centrales nucléaires en Chine et aux États-Unis.

Une réduction bénéfique des émissions

La principale conclusion pratique de cette étude, indiquent les scientifiques, est que la stabilisation et même la baisse des émissions de gaz à effet de serre est possible sans préjudice pour la croissance économique.

«Il a visiblement eu un découplage entre la croissance économique et la dynamique des émissions de CO2, même si une certaine corrélation sera encore observée pendant longtemps. Il est également évident que les pays sous-développés sont encore très loin d'une telle séparation», note Vladimir Potachnikov, chercheur au Centre de modelage économique du secteur énergétique de l'Académie russe d'Économie nationale et d'Administration publique.

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Les auteurs de l'étude ont noté qu'à l'heure actuelle, la Chine était passée à un nouveau modèle de développement qui ne nécessitait pas une hausse considérable des émissions de CO2.

Dans le même temps, il existe une sérieuse menace d'augmentation des émissions par les pays de l'Afrique subsaharienne suite à l'industrialisation de la région et à la hausse de la population jusqu'à un niveau comparable à celle de la Chine.

La Stratégie énergétique de la Russie à l'horizon 2035 prévoit une hausse du PIB de 80% dans un scénario optimiste avec une croissance de la production d'électricité de 30-35%, et de la consommation intérieure d'hydrocarbures de seulement 13-16%. Cela équivaudrait également à un découplage, en quelque sorte.

Les mesures nécessaires

Selon les scientifiques, plusieurs mesures doivent être prises pour accroître l'efficacité énergétique de l'économie et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

«Actuellement, le coût de l'énergie solaire et éolienne diminue. Au niveau international il peut même être inférieur à l'électricité fabriquée avec des hydrocarbures. L'introduction de sources d'énergies renouvelables devrait conduire à la réduction de la consommation d'hydrocarbures. Les capacités de production obsolètes et les installations des centrales électriques doivent inévitablement être modernisées ou remplacées par des systèmes plus efficaces, ce qui devrait réduire l'intensité énergétique du PIB», souligne Vladimir Potachnikov.

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«La stabilisation des émissions ne signifie pas qu'elles diminueront. Il est plus probable que les émissions globales restent approximativement au même niveau jusqu'en 2030. L'estimation de la dynamique globale selon laquelle la hausse des températures d'ici 2100 atteindra 3°C par rapport à 1850-1900 reste donc d'actualité, et pas celle de moins de 2°C qui est l'objectif à long terme de l'Accord de Paris», conclut le chercheur.

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