Destitution d’el-Béchir: «les Soudanais en réclament plus»

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Le Président soudanais Omar el-Béchir a été destitué et arrêté à l’issue de plusieurs mois d’importantes manifestations et de protestations dans le pays. Sputnik s’est entretenu avec deux protestataires.

À l'heure actuelle, la situation au Soudan est contrôlée par l'armée, a indiqué à Sputnik Hasan Rizq, secrétaire politique du Front national des changements (opposition).

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Il a catégoriquement rejeté toute possibilité de négociations avec Omar el-Béchir.

«Il est mort pour la vie politique au Soudan. La même chose se rapporte à son parti et à son entourage», a déclaré M.Rizq.

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Un militant politique de Khartoum, un certain al Rashid Hasab Allah, a pour sa part déclaré à Sputnik que cela ne correspondait pas aux attentes des protestataires.

«Les Soudanais en réclament plus. Il nous importe que non seulement Omar el-Béchir soit destitué, mais aussi tout son gouvernement. Le ministre soudanais de la Défense, Ahmed Awad Ibn Auf, est l'un des criminels de guerre au Darfour en 2003. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Nous ne permettrons pas que cet homme s'empare du pouvoir», a-t-il martelé.

Et d'ajouter qu'Awad Ibn Auf symbolisait l'ancien pouvoir au Soudan.

«Nous manifestons depuis quatre mois. Des dizaines de manifestants ont péri et nous ne reculerons pas pour permettre aux politiciens d'échanger tout simplement leurs postes», a prévenu le protestataire de Khartoum.

Depuis plusieurs mois, le Soudan est secoué par des manifestations. Déclenchées le 19 décembre à la suite de la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, elles se sont rapidement transformées en un mouvement de contestation contre le Président d'Omar el-Béchir, à la tête du pays depuis 1989.

Samedi 6 avril, des milliers de Soudanais ont commencé à se réunir devant le quartier général de l'armée afin de défier le pouvoir. Les manifestants ont fait face à plusieurs reprises à des assauts du service de renseignement NISS qui a tenté, en vain, de les disperser à l'aide de gaz lacrymogènes.

L'agence de presse Suna a rapporté que 11 personnes, dont six membres des forces de l'ordre, sont décédées le 9 avril dans des incidents similaires.

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