De «l’Inception» russe aux dessous de la Révolution d’octobre, des pépites russes à Cannes

© Sputnik . Oxana Bobrovitch Lors du 72eme Festival de Cannes, RosKino a présenté une riche sélection de films russes
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Bientôt sur les grands ou petits écrans français? Derrière les strass et paillettes du Festival de Cannes, producteurs et distributeurs s’affairent au Marché du Film pour trouver des débouchés à leurs films. Sputnik vous présente «Coma» et «Lénine. L’inévitable», deux nouvelles pépites russes en quête de distributeurs.

«Planeta Inform» n’est pas une novice sur le marché cinématographique international. Depuis 2001, cette société se spécialise dans le marketing et la vente de films russes. Dans le Pavillon russe du Festival de Cannes, Sputnik décrypte deux projets phares de cet acteur remarqué au sein du Marché du Film.

© Photo Presse Planeta InformAnastasia Bankovskaya présente aux distributeurs le catalogue de Planeta Inform dans le Pavillon russe à Cannes
Anastasia Bankovskaya présente aux distributeurs le catalogue de Planeta Inform dans le Pavillon russe à Cannes  - Sputnik Afrique
Anastasia Bankovskaya présente aux distributeurs le catalogue de Planeta Inform dans le Pavillon russe à Cannes

«Coma» vous plonge dans une vision onirique d’un monde en voie de pixellisation

Ce n’est peut-être pas un hasard si certaines images du film «Coma», imprégné de références culturelles et picturales, rappellent les ambiances décalées du peintre Edward Hopper. Le personnage principal du film est un architecte talentueux, qui reprend ses esprits après un horrible accident, pour se retrouver dans un monde étrange et dystopique. Un monde qui regorge de souvenirs de tous les patients, plongés dans le coma en même temps que lui à travers le monde. Tout comme une mémoire humaine, ce monde est fragmentaire, chaotique et instable. C’est un «phénomène COMA»: les calottes glaciaires, les rivières et les villes peuvent exister simultanément dans l’espace d’une seule pièce et les lois de la physique ne s’appliquent plus, puisqu’elles peuvent être tordues ou détournées.

Et même si les images d’«Inception» de Christopher Nolan, avec Leonardo DiCaprio, peuvent vous venir à l’esprit, le film russe mêlant fantastique, thriller, aventure et science-fiction a su tracer une voie originale:

«Nous avons déjà travaillé avec le réalisateur Sarik Andreasyan et le producteur Gevond Andreasyan sur leur film “Guardians”, l’un des projets russes les plus commerciaux à ce jour, détaille à Sputnik Anastasia Bankovskaya, directrice des ventes. Et tous ceux qui l’ont acheté à l’international se battent aujourd’hui pour “Coma”.»

La liste des prétendants est longue: de l’Inde au Japon, de l’Allemagne à la Turquie, en passant par les pays d’Amérique Latine et la Chine. Anastasia Bankovskaya rappelle que «Coma» est destiné à un public «plus fin», mais en même temps plus large: «Ce n’est pas un blockbuster pour amateurs du pop-corn», s’amuse-t-elle de sa comparaison imagée.

«Travailler avec les frères Andreasyan est agréable, puisqu’on travaille de pair: ils nous écoutent quand on leur retransmet l’avis des vendeurs, raconte Anastasia Bankovskaya. Les 40 minutes que nous avons présenté cette année à Cannes ont été appréciées au top niveau. C’est un film dans lequel le spectateur plonge en s’oubliant.»

«Coma» a été un projet laborieux, puisque le côté technique a demandé de gros investissements financiers et techniques, mais toute l’équipe travaille d’arrache-pied pour sortir le film en Russie pour le 19 septembre prochain. Aujourd’hui est une journée décisive pour la «Planeta Inform», qui doit choisir entre cinq propositions un distributeur de «Coma» sur le marché français.

«Lénine. L’inévitable» vous propose une vision controversée de la Révolution d’octobre

Qu’est-ce que les Français savent de Lénine? Tout! Et rien.

Bien des questions subsistent sur la période qui a précédé la Révolution d’octobre. Comment a-t-elle été préparée, comment les bolcheviks ont–ils réussi à gagner le pari de la destitution du tsar et quel est le rôle des réseaux transeuropéens dans cette affaire?

Issu d’une série télévisée assez controversée pour ses fondements factuels, le film «Lénine. L’inévitable» (le titre français définitif n’a pas encore été choisi et le film a été présenté au Marche du Film sous son titre anglais «The Lenin factor») évoque cette période d’avant la révolution de 1917, quand Vladimir Ilitch Lénine, exilé en Suisse, cherche désespérément à retourner en Russie pour prendre le contrôle de la situation explosive qui s’y développe. Les options sont rares lorsque Lénine reçoit une offre de la part d’un certain Alexandre Parvus, le plus infâme des opportunistes politiques, qui a passé un accord avec l’Allemagne pour parrainer la révolution et faire passer clandestinement Lénine et ses camarades en Russie. Là, Lénine entre en «compétition d’intelligence et de malice» avec ses partenaires allemands, conscient que conclure ce marché pourrait tout lui coûter, y compris son influence politique…

«On peut parler d’une première internationale de ce film à Cannes. Personne ne l’a encore vu, même en Russie, précise Anastasia Bankovskaya. Mais les Français sont passionnés par les films historiques et le spectateur cultivé peut être attiré par ce film.»

Un intérêt aiguisé par le fait que ce film remet sur le tapis pendant une heure et demie le sujet pertinent du rôle de l’argent allemand dans la préparation de la révolution russe. Même si les historiens sont toujours plongés dans la recherche de preuves tangibles d’un tel financement, un suspens et une controverse font du bien à l’intrigue du film.

Pour Anastasia, qui considère la France comme «un marché-cible pour “Lénine. L’inévitable”, l’œuvre convient surtout aux supports DVD et Internet.»

«Le réalisateur Vladimir Khotinenko s’est attaqué à un thème complexe et douloureux pour les Russes, explique Anastasia Bankovskaya, mais il a choisi les meilleurs comédiens: Fiodor Bondartchouk [connu pour son film “Stalingrad”, ndlr] pour le rôle d’Alexandre Parvus et Evgueni Mironov pour le rôle de Lénine.»

L’un des principaux reproches des historiens russes est que la révolution apparaît dans ce film comme le résultat d’un bouquet de motivations personnelles: soif de pouvoir, égoïsme… Mais Anastasia Bankovskaya rappelle que le réalisateur a passé énormément de temps dans les archives secrètes de la révolution russe, longtemps mises sous scellés, et que le spectateur passionné par l’histoire y trouvera son compte.

Sputnik France est partenaire média du Pavillon russe du Festival de Cannes.

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