Un CRS témoigne de la dégradation des conditions de travail au sein de la police: «un profond mal-être»

© REUTERS / Emmanuel FoudrotПолицейский патруль на улицах после взрыва в центре Лиона
Полицейский патруль на улицах после взрыва в центре Лиона - Sputnik Afrique
S'abonner
Depuis le début de l’année 2019, les forces de l’ordre font face à un nombre important de policiers qui se donnent la mort, rapporte Le Dauphiné libéré. Un CRS de Grenoble témoigne.

Les forces de l’ordre connaissent une réelle crise depuis le début de l’année. En effet, de nombreux policiers ont mis fin à leurs jours. Pierre, membre de l’une des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) de Grenoble, confie que les manifestations des Gilets jaunes, les attentats et l’augmentation des violences ciblées ont fait apparaître «un contexte qui a fait naître un profond mal-être chez les forces de l’ordre», rapporte Le Dauphiné libéré.

Des hommes et des femmes qui ont choisi de servir leur pays se sentent aujourd’hui «pris en étau entre leur devoir, leur hiérarchie et la société». Une situation que Pierre a décidé d’étaler au grand jour, brisant la loi du silence dans l’espoir «de faire changer un tant soit peu les choses».

Au sujet de son métier, ce CRS parle d’«une réelle vocation, un choix qu’il ne saurait remettre en question, malgré les difficultés». Des effectifs réduits, un manque de soutien hiérarchique et un isolement constant dû à des déplacements réguliers qui «impactent petit à petit la vie de famille» des policiers.

une voiture de police - Sputnik Afrique
Le directeur de la police nationale veut lutter contre les suicides dans ses rangs avec des «barbecues»
«Nos conditions de travail se dégradent considérablement. À Paris, les policiers n’ont le droit qu’à un week-end toutes les cinq semaines», raconte-t-il. «S’il y a eu une vague de suicides, c’est notamment parce que beaucoup d’entre nous divorcent ou connaissent des situations de vie délicates dues à notre métier. J’ai été le premier à me mettre en arrêt maladie. Certains décident aussi de démissionner. C’est loin d’être facile», explique Pierre, énumérant ces quelques éléments qui poussent certains policiers à commettre l’irréparable.

D’après un bilan du ministère de l’Intérieur, 35 policiers et 33 gendarmes se sont ôté la vie en 2018.

Alors que des policiers se donnent régulièrement la mort, le directeur général de la police nationale (DGPN) Éric Morvan a transmis le 27 mai aux chefs de service la note «Promotion de la convivialité dans les services de police» afin que ceux-ci prennent des mesures pour «renforcer le lien social et le sentiment d’appartenance à un collectif au sein de la police».

Dans la note, M.Morvan propose des solutions pour lutter contre «les idées noires» et entend «favoriser les initiatives locales». Il invite notamment les cadres à «organiser des temps collectifs de loisirs autour d'un barbecue, d'une sortie sportive ou d'un pique-nique» avec les familles des policiers.

 

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала