Quelles sont les perspectives de Bachar el-Assad aux élections de 2021?

© Sputnik . Mikhaïl Voskressenski / Accéder à la base multimédiaBachar el-Assad
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Bachar el-Assad pourrait rester à la tête de son pays après les élections de 2021. Les politiciens syriens progouvernementaux et d'opposition interrogés par Sputnik doutent qu'une influence extérieure puisse être exercée et qu'un véritable concurrent au dirigeant actuel fasse son apparition.

La prochaine élection présidentielle syrienne aura lieu dans deux ans. La dernière en date s'était déroulée le 3 juin 2014. Malgré une situation militaro-politique difficile dans le pays, les citoyens avaient réussi à y participer aussi bien en Syrie qu'en dehors. Au total, 24 candidats se sont présentés aux dernières élections, trois ont été admis. Le Président sortant Bachar el-Assad avait alors remporté la victoire avec 89% des suffrages.

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«Pour nous, les membres du parti Baas, notre mouvement a beaucoup de poids en Syrie, il a un attachement au Président. Nous soutenons notre Président et pensons qu'il doit terminer la campagne contre le terrorisme qu'il a lancée. Il existe de nouveaux partis qui ont certainement l'intention de participer, et il y a des partis avec une histoire qui ont leurs partisans et peuvent obtenir des voix. Les élections seront les plus transparentes possibles, même s'il est encore trop tôt pour parler des mécanismes de déroulement des élections de 2021», a déclaré à Sputnik le député Makha Chbib, membre du conseil populaire syrien.

D'après lui, les tentatives d'ingérence extérieure dans les prochaines élections syriennes «n'aboutiront pas» car en huit ans de crise le gouvernement et sa population ont acquis une grande expérience de lutte contre les tentatives d'ingérence d'autres pays dans les affaires intérieures syriennes.

«Il y avait plusieurs candidats aux dernières élections de 2014. Le Président Bachar el-Assad n'était pas le seul candidat. Il y a eu une compétition à la présidentielle. Je pense qu'aux prochaines élections nous constaterons une situation similaire», ajoute Makha Chbib.

L'échec du complot contre la Syrie

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Sleyman al-Khalil, membre du bureau politique du parti social-nationaliste syrien, deuxième parti le plus populaire après Baas, souligne également que le «Président el-Assad jouit d'une popularité colossale». «A tel point que le peuple a pris les armes pour combattre le complot contre la Syrie et el-Assad», souligne-t-il.

La victoire du Président sortant au moment le plus difficile pour le pays est là pour le confirmer.

«De plus, plusieurs pays qui avaient soutenu l'opposition armée et les groupes terroristes pour renverser al-Assad ont échoué. Et certains de ces pays ont déclaré qu'ils ne s'intéressaient plus à l'avenir d'el-Assad, confirmant ainsi l'échec de leurs tentatives de renversement», explique Sleyman al-Khalil.

D'après le politicien les pays du Golfe et les États-Unis sont les exemples les plus révélateurs, qui ont cessé de se fixer la démission de Bachar el-Assad comme objectif prioritaire.

La position de l'opposition

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La secrétaire générale des Forces patriotiques et démocratiques de l'opposition syrienne, Meis Kreidi, estime à son tour que la situation politique reste difficile en Syrie compte tenu des craintes de la montée éventuelle de politiciens porteurs d'une vision religieuse radicale. L'opposition n'exclut pas d'éventuelles tentatives de différents pays de financer la campagne de candidats préférables pour atteindre leurs propres objectifs en Syrie.

«Nous faisons face à de nombreuses difficultés en matière de politique nationale. Premièrement, nous sommes entrés dans un processus de réconciliation avec les forces islamiques - c'est un point important car ces forces sont provocatrices. Deuxièmement, il y a la pression extérieure qui empêche le développement normal du pays et inquiète. Troisièmement, les pays européens poursuivent leurs tentatives d'influencer les affaires intérieures de la Syrie à travers la société civile. Il faut également tenir compte des difficultés de l'économie intérieure et du processus de paix, notamment de l'échec de l'opposition. Tout cela constitue un retour en arrière dans la réalité politique. Malgré tout, il reste un espoir d'amélioration, mais à l'étape actuelle nous ne voyons pas de possibilités réelles», indique Meis Kreidi.

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La leader des forces d'opposition juge nécessaire de mener plusieurs réformes rapides, ainsi que d'apporter un soutien aux partis, notamment de la part des médias. Dans la réalité actuelle, selon elle, les forces politiques indépendantes n'ont pas suffisamment de ressources financières pour mener leur campagne électorale.

«Malheureusement, dans cette situation, naissent des craintes que des personnalités radicales et religieuses fassent leur apparition dans la course électorale. Mais dans l'ensemble, à l'heure actuelle, il n'existe aucune personnalité capable de faire concurrence au Président sortant à l'intérieur du pays - si l'on fait abstraction des craintes d'ingérence extérieure et de financement de candidats inconnus soutenus par tel ou tel pays», explique Meis Kreidi.

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