La Commission européenne a convaincu Google, Facebook et Twitter de censurer Sputnik

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Cela ressemble à une mauvaise série B française dont le scénario est sans fin. À nouveau, l’UE affirme que la Russie a «influencé» les élections européennes. Mais au-delà de cette accusation devenue tristement banale, le bât blesse ailleurs. Google, Facebook et Twitter sont désormais partie prenante. La censure au nom de la «liberté» est là.

C’est une accusation devenue tellement rédhibitoire qu’elle peut désormais prêter à sourire. «La Russie a manipulé les élections». Les précédents auraient pourtant dû, ou pu, calmer les ardeurs d’une élite occidentale qui ne semble pouvoir légitimer ses défaites que par la faute d’un «ennemi russe» aussi réel que ne le sont les iPhone dont la batterie tiendrait 24 heures.

L’on pourrait bien sûr penser que les accusations du gouvernement Macron sous-entendant une ingérence russe dans l’affaire Benalla, totalement infondées au final, aient servi de leçon. Ou que les Gilets jaunes, accusés directement par le Président français d’être manipulés par la Russie, en contradiction totale avec les informations données par les services de renseignement français, poussent à la prudence.

L’Union européenne affirme que la Russie a tenté d’influer sur les élections européennes à coup de désinformation. Quant aux preuves, bien entendu, c’est «de la poudre de perlimpinpin».

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Un cours rapide de géographie devrait pourtant suffire à une personne saine d’esprit pour comprendre tout d’abord que la Russie est en Europe, ce qui forcément conduit fréquemment à parler et à échanger avec des pays européens. Un cours linguistique aurait aussi permis de comprendre qu’il y a des dizaines de millions de russophones en Europe, dans tous les pays. Faut-il faire interdire le russe pour être certain qu’aucune personne ne parlant cette langue n’aura de près ou de loin un quelconque contact avec l’Europe?

Ces faits ne seraient pas si graves s’ils ne débouchaient pas en plus sur une censure devenue explicite. Sputnik avait constaté une baisse de ses chiffres liés à Google et Facebook de manière inexpliquée. La réponse à cette énigme vient d’être apportée par une simple dépêche AFP.

«Dans sa lutte contre la "désinformation", la Commission a salué vendredi la coopération accrue des plateformes en ligne comme Google, Twitter et Facebook, signataires en 2018 d'un inédit "Code de bonnes pratiques".»

En langage non diplomatique, la Commission remercie Google et Facebook d’avoir censuré les sources d’information qui lui déplaisent. Cette prise de position conduit purement et simplement à reconnaître que la liberté de penser et d’opinion est désormais combattue à visage découvert par cette même Europe qui s’en revendique partout dans le monde, allant jusqu’à déclencher des guerres pour soi-disant la protéger.

Sputnik dérange pour la simple et bonne raison que les informations qui y sont présentées ne répondent pas à la doxa qui progressivement s’impose dans un Occident s’enfermant dans une vision du monde étriquée et datant du siècle dernier.

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Que l’AFP, Reuters, EFE et Associated Press aient exactement la même position sur tous les sujets complexes internationaux devrait au contraire alerter la Commission. Car c’est la définition même de la propagande.

Sputnik permet justement aux Européens de jouir d’une liberté de choix d’informations, de découvrir l’envers du décor et de comprendre que le monde n’est pas séparé entre le Bien et le Mal, entre la Force et le Côté obscur. Le monde et sa compréhension, c’est 50 nuances de gris.

Les géants américains se sont pourtant désormais rangés du côté de cette vision, sous la menace. Outre les fréquentes rencontres entre par exemple Emmanuel Macron et les dirigeants de ces géants du Web, la Commission n’hésite plus à sévir.

«Surtout, toutes "doivent fournir des informations plus détaillées permettant d'identifier les acteurs malveillants et les États membres ciblés". Et elles doivent "intensifier leur coopération avec les vérificateurs de faits et donner aux utilisateurs les moyens de mieux détecter la désinformation", a insisté l'exécutif européen, qui a une nouvelle fois agité la menace d'une législation si le volontariat ne suffisait pas.»

L’on aurait apprécié qu’une telle fermeté soit appliquée aux dirigeants et membres de gouvernement qui mentent ouvertement, en particulier en période de campagne. Emmanuel Macron n’est pas en reste, le mensonge concernant Geneviève Legay, la Gilet jaune jetée à terre par un policier. Christophe Castaner non plus, pour ne citer que son mensonge sur la Pitié-Salpêtrière. Pas plus que Gérald Darmanin sur ses chiffres. Aucun d’entre eux ne se verra pour autant censurer. Au contraire, ils se présentent en défenseurs de la Vérité, et sont présentés comme tels.

Cette attaque contre la liberté d’informer est sans précédent. Il faut espérer que machine arrière sera faite, car imposer une vérité amène un jour ou l’autre à combattre celui qui défend la sienne.

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